[Manga / Animé] Monster (seinen)

Titre original: Monster
Auteur: Naoki Urasawa
Genre: Thriller noir psychologique
Parution: 18 Tomes et 78 épisodes de 24 minutes



La noirceur de Hitchcock, le suspense d’Agatha Christie, la manipulation de The Usual Suspects, et la narration de Tezuka : autant de références pour accomplie les 18 volumes de ce thriller psychologique, le plus beau cauchemar éveillé de la bande dessinée japonaise !



C’est chose faite ! Le XXIe siècle possède son shin Tezuka ! Multi-primé et à peine dans la seconde moitié de son existence, le trait du grand mangaka Urasawa Naoki ne laisse pas l’archipel insensible (plus de 100 millions d’exemplaires vendus ), ni la France d’ailleurs : Prix de la Série 2004 pour 20th Century Boys, manga tout aussi percutant que Monster, lors du 31e Festival International de la BD à Angoulême !

Il remet non seulement en place un riche système graphique loin des stéréotypes génériques des mangas des vingt dernières années, mais il livre aussi des récits innovants et étonnants, avec des coups de théâtre à répétition sur les hypothèses élaborées au long de plusieurs volumes et qui s’affaissent comme des châteaux de cartes ! Monster rend ainsi hommage au mentor Tezuka, avec une pléiade de personnages comme dans Manga no Kami ( Dieu du Manga ) : docteur Tenma/Black Jack, docteur Leichwein/Monsieur Moustache, Richard etc. Sans oublier l’influence du Maître dans la mise en page… D’ailleurs, depuis 2004 URASAWA travaille sur la série Pluto, qui reprend un robot créé par Tezuka. C’est dire l’importance de ce dernier dans l’œuvre du premier.

Alors, ‘usée, vieillie et fatiguée’ la fortune littéraire de Tezuka face à ce nouveau monstre sacré du manga ? Pour beaucoup de fans français qui se sont érigé un barrage stylistique à l’égard du père du manga moderne, la formule est tentante mais dangereuse. Tezuka reste la racine du manga depuis 1947 avec Shin Takarajima ( La nouvelle Île au Trésor ) et toute sa richesse graphique et narrative : fondation du shōjo, du shōnen, du seinen, etc.



Un récit profond et intelligent…

L’histoire semble assez simple au départ. Jeune neurochirurgien japonais talentueux, le docteur Tenma Kenzō travaille dans un hôpital réputé de Düsseldorf en Allemagne. Estimé par ses pairs, le président de l’établissement lui cède la main de sa fille, un formidable tremplin pour sa carrière.

En 1986, un ex-conseiller politique de la RDA obtient l’asile politique, avec son épouse et ses enfants, des jumeaux : Anna et Johann Liebert. Le couple est assassiné pour des raisons obscures, le fils se retrouve avec une balle dans la tête entre la vie et la mort, alors que sa sœur est retrouvée indemne. Mais sous le choc de ce qu’elle a vu, elle a des troubles d’amnésie aiguë et ne dit qu’un mot, presque pour elle-même : tuer. Tenma décide alors de sauver le garçon au détriment du maire de Düsseldorf, arrivé peu après dans son service en état critique, malgré les directives convenues de la hiérarchie. Sa mort brise la carrière du médecin, d’autant que sa fiancée rompt subitement avec lui. Peu après, les jumeaux disparaissent et les responsables de l’hôpital ( dont le président ) meurent empoisonnés. Mais Tenma devient néanmoins le nouveau chef du service de neurochir…

En 1995, une série de crimes sont perpétrés sans lien apparent en Allemagne ; Johann réapparaît et tue devant Tenma un patient et pourtant son complice. Les meurtres de 1986 remontant à la surface, les autorités commencent à soupçonner le médecin, qui préfère alors prendre la fuite, façon Dr. Kimberley dans Le Fugitif, pour mieux prouver son innocence et tout découvrir de Johann : qui est-il ? d’où vient-il ? quel(s) lien(s) le lie(nt) à sa sœur jumelle Anna et à ces meurtres sanglants ? quels sont ses véritables pouvoirs ? Ces questions restent longtemps sans réponses et, pour corser l’affaire, l’auteur rajoute de nouvelles interrogations, épaississant la noirceur du récit et de l’âme de Johann…



Cache-cache diabolique…

18 volumes plus tard, bien des choses restent irrésolues : on lit et relit la série avec un nouveau regard à chaque fois et tenir compte des personnages qui disparaissent et parfois réapparaissent, des révélations à court ou long terme, des possibles liens entre objets et lieux, des décors exécutés souvent avec un grand souci du détail, des innombrables flash-back fournissant des aides pour sonder la psychologie de Johann, etc. Au lieu de tout dévoiler, Urasawa conclue la série d’une façon totalement inattendue qui prend corps avec un livre pour enfants de 1977 du Tchécoslovaque Emil Sebe : Obluda, Ktera nema své jméno ( Un monstre sans nom ), traduit et incorporé dans le manga.

Urusawa joue avec nos déductions et celles des protagonistes, au point pour le lecteur de devoir se documenter sur ses multiples sources d’inspiration, confirmées ou hypothétiques. Il y a ainsi les faits divers des années 1990 en RFA, l’histoire politique et sociale du bloc communiste d’avant 1989 ( centres de lavage de cerveaux, espionnage, police secrète ), la Bible ( « Qui pourrait égaler la bête ? Qui pourrait se mesurer à la bête et batailler avec elle ? », cf. l’Apocalypse selon Saint Jean ), la littérature nippone ( nouvelles policières d’Edogawa Ranpo ou Les bébés de la consigne automatique de Murakami Ryū ), les serial killers ( Seven, Le Silence des Agneaux, Cube, L’Expérience, Usual Suspects ), etc. Depuis 2004, la chaîne NTV diffuse la version animée qui compte 78 épisodes de 24 minutes et en France il serait possible bientôt de pouvoir se les procurer, à ne pas manquer car la qualité dans l'animé est aussi au rendez-vous…



Le mal est humain. Et on le croise partout : même URASAWA Naoki, un mangaka qui veut du bien à ses chers lecteurs, se délecte à les plonger dans un long cauchemar dans Monster . En sa compagnie, on explore dans une ambiance de polar, les tréfonds, noirs et infinis, de l’âme humaine. C’est aussi là tout le propos, angoissant, de Monster : les archétypes ne sont que des façades, des masques. Chaque être est duel. Chaque personnage de URASAWA est un Docteur Jekyll et Mister Hyde. C’est sur cette ambivalence que le mangaka fonde son récit, suivant la façon dont Johann en tire partie. En effet, le monstre se sert de la monstruosité de chacun, se contentant d’éveiller le mal qui sommeille en l’homme.

Inattendu par son intelligence et sa complexité, Monster est véritablement une réussite ! Pages et doubles pages mémorables provoquent un choc rétinien indélébile et capable de faire sursauter. Un chef-d'oeuvre qui se doit d'être mis sur votre étagère aux côtés de 20th Century Boys, Berserk ou autres Akira...




Source de tout l'article : http://artslivres.com/ShowArticle.php?Id=543
Aussi un paragraphe provient de ce site : http://www.animeland.com/

tout simplement sublime ce manga.

j'dois m'y mettre depuis j'sais pas combien de temps
j'pense ce weekend j'commande le debut de monster et gantz, y'a un moment faut s'y mettre ^^

Je m'y mets bientôt

J'viens d'voir qu'ils sortent une édition de volumes de plus de 400pages chacun pour une quinzaine d'euros.. j'vais m'laisser tenter dans peu d'temps, j'termine d'acheter hellsing avant et après badaboum monster !

Un des meilleurs manga que j'ai lu avec Vagabond...

L'anime est chiant, 20 épisodes et l'histoire m'a gavé.

T'avais qu'à lire en manga. C'est du lourd

Blacko a écrit:T'avais qu'à lire en manga. C'est du lourd

Je ne peux que plussoyer !

de toute facon les animes c'est pour les fainiants du bulbe et du poignet

on est d'accord.

Un manga c'est papier !

ciseaux !

Shuta94 a écrit:Un manga c'est papier !

Aaaah on est d'accord putain d'merde!!

Bien pour Monster. Mérité vu la qualité.