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[Manga] Say Hello To Blackjack (seinen)

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[Manga] Say Hello To Blackjack (seinen) Empty [Manga] Say Hello To Blackjack (seinen)

Message par Blacko Mer 27 Déc - 2:09

Genre : Seinen. Oeuvre sociale
Auteur : Sato Syuho

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Eijirô Saitô est jeune et profondément idéaliste, tout juste diplômé de la prestigieuse université Eiroku, produit parfait de cette usine à élite médicale : seule la pratique manque à ce wannabe-médecin. Il entame donc ses deux années d’internat, le cœur débordant de bons sentiments et la tête pleine de projets altruistes, convaincu d’aller au devant d’un destin brillant. En tant qu’interne, Eijirô est simplement censé acquérir l’expérience pratique qui fera de lui un médecin à part entière… Mais la désillusion est cruelle lors de sa rencontre avec la dure réalité du monde hospitalier, qui refroidit brutalement l’enthousiasme de notre jeune héros. Ne pouvant se contenter de son misérable salaire d’interne pour subvenir à ses besoins, Eijirô est dans l’obligation d’effectuer des gardes de nuits dans une clinique privée : il y découvre un univers de stress, de violence et de mort, une torture à la fois physique et morale. Lorsqu’il comprend que cette clinique sélectionne les admissions dans une optique malsaine de profits mercantiles, Eijirô décroche et se pose pour la première fois la question qui le hantera tout au long de son apprentissage : qu’est-ce que c’est "être médecin" ? Au fur et à mesure de sa découverte des différentes branches du milieu hospitalier (chirurgie, médecine interne, réanimation néonatale…), l’idéalisme d’Eijirô est réduit en miettes par une atmosphère cynique et glaciale, des aberrations structurels graves et des dilemmes éthiques constants. Le jeune interne arrivera-t-il finalement à prendre la pleine mesure de son rôle de médecin et à exercer honorablement ses fonctions, ou se retrouvera-t-il définitivement brisé par un système sordide et omnipotent ?

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Say Hello to Blackjack est la parfaite illustration de la diversification croissante des genres et des registres de manga disponibles sur le marché français. La portée documentaire de cette œuvre est évidente, se manifestant à travers un scénario cohérent nous faisant découvrir la maladie à travers le point de vue du médecin, avec toute la rigueur technique qu’implique un tel parti pris de réalisme. Le trait clair et détaillé de Sato Syuho sert également parfaitement cette volonté de précision, tout en conservant une part d’extravagance que l’on constate notamment à travers les traits des visages des différents protagonistes. Mais cela ne doit pas nous faire perdre de vue la dimension hautement polémique de ce manga, véritable "œuvre sociale", critique violente du système médical japonais, mais également de la société moderne dans son ensemble. En lisant Say Hello to Blackjack et en ressentant sa charge émotionnelle, on comprend plus facilement comment ce manga a contribué à faire évoluer la législation nippone…

L'exercice désenchanté de la médecine

Le décalage entre les discours ronflants sur la médicine et sa pratique au quotidien est encore plus vif que celui qui peut exister entre un apprentissage purement livresque de la matière et son exercice sur le terrain.
Eijirô constate ainsi qu'en embrassant la carrière de médecin, il pénètre dans un univers extrêmement codifié et ritualisé où les enjeux de pouvoir, la rigidité technocratique, l'appât du gain et l'orgueil mal placé concourent à créer un système qui en vient à dédaigner le patient et son bien-être.

A cet égard, le titre du manga, "Say Hello to Black Jack" (Black Jack ni Yoroshiku), est révélateur. En faisant référence au médecin légendaire d'Osamu Tezuka, l'auteur insiste sur la brutalité du décalage entre la fiction (les rêves que pouvait nourrir Eijirô) et la réalité.

Loin d'être une discipline messianique et quasi-miraculeuse, la médecine est, dans le Japon contemporain, une activité entravée par des impératifs bureaucratiques et financiers.

Un manga dénonciateur

"Say Hello to Black Jack" a pour ambition de décrire le système de soins japonais de façon quasi documentaire. L'histoire d'Eijirô est l'occasion de brosser un portrait précis d'une organisation parfois kafkaïenne.
Au-delà de la simple description, le manga se veut également dénonciateur. Ainsi lorsqu'il montre comment les gardes de nuit sont abandonnées à des internes inexpérimentés, avec tous les risques que cela implique pour le patient.
L'auteur démontre également qu'une situation a priori favorable recèle des effets pervers : le Japon est un pays qui peut s'enorgueillir d'un très fort ratio de médecins par habitants. Mais il possède également énormément d'hôpitaux, d'où la création d'une carence artificielle. Alors que le pays dispose, a priori, de tous les atouts pour que la santé de ses habitants soit assurée, les dysfonctionnements sont nombreux.

Les Japonais peuvent donc être abusés par une situation qui, en apparence, est très favorable. Le mangaka ambitionne de leur montrer l'envers du décor.

Ce que dénonce Syuho Sato ce sont les absurdités d'un système tout entier. En présentant divers protagonistes et leurs motivations, il évite le manichéisme. Sa charge porte contre toute l'organisation des soins. Eijirô Saitô est l'œil neuf qui nous permet de découvrir, en même temps que lui, les rouages implacables d'une machine à soigner qui a oublié ses priorités.

Une œuvre de divertissement dans le champ politique

Cette charge dénonciatrice a eu des effets concrets au Japon. "Say Hello to Black Jack" est en effet un succès critique et public (deux millions d'exemplaires vendus par volume) dans l'archipel. La situation décrite dans le manga a suffisamment ému l'opinion publique pour que des réformes soient engagées. Le gouvernement japonais s’est ainsi attaqué directement à ce dossier sensible, en commençant par revoir la question des salaires à la hausse.

La situation décrite par Syuho Sato présente de nombreux points communs avec celle d'autres pays industrialisés. Tout ce qui concerne l'arbitrage entre la santé d'un patient particulier et la maîtrise globale des dépenses de santé par exemple. Par ailleurs, Eijirô Saitô est confronté à des dilemmes éthiques universels.


source : http://www.mangajima.com/


Dernière édition par Blacko le Dim 21 Juin - 18:19, édité 1 fois
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Message par Blacko Ven 29 Déc - 18:07

Une critique très vrai.

C'est un brûlot. Un réquisitoire en règle. Une diatribe circonstanciée contre la politique hospitalière nippone. Et c'est une bande dessinée. Depuis cinq ans, un manga fait tousser le gouvernement japonais en éreintant les incohérences et les scandales d'un système hospitalier gangrené par des conditions de travail extravagantes, la corruption de ses pontes et le cynisme de ses cadres. Au point que les sept tomes déjà parus de Say Hello to Black Jack, vendus chacun à deux millions d'exemplaires, ont dessillé les yeux des Japonais et forcé le ministère de l'Education et de la Science à engager une réforme. On le savait déjà : la BD japonaise ne se résume pas aux héros sautillants et grimaciers auxquels les importateurs de mangas nous avaient habitués. La publication, le 15 juin, par Glénat de Say Hello to Black Jack, oeuvre emblématique de la puissance médiatique des mangas au Japon, dévoile un nouveau pan de cette culture du récit en images... «Depuis longtemps, les mangakas participent aux débats, explique Dominique Véret, directeur éditorial chez Delcourt. Alors qu'en Europe nous avons une approche ludique et esthétique de la bande dessinée, la production japonaise entre en résonance avec les convulsions de la société.»... «Au Japon, la bande dessinée est un outil de communication au même titre que la presse, affirme Laurent Muller, directeur éditorial de Glénat. Les mangakas osent une vraie critique sociale, acerbe et réaliste.»...
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