[Lyrics] E2L - L'homme Invisible

ROTKO

Même pas un regard, même pas une tête se lève,
Il passe une jolie fille mais pas de sourire sur ses lèvres
Il a le cœur lourd et voudrait se livrer,
De cette prison d’invisibilité voudrait se délivrer
Il n’échange rien avec les autres
Et à leurs yeux n’a même pas l’importance de leurs ombres.
Pas toujours sobre, l’homme invisible n’a pas peur que son heure sonne
Ses nerfs sautent car personne le voit serait-on aveugle ?
Personne ne détourne la tête quand il beugle
Il bâcle souvent sa fin de vie
Oublie au plus profond de lui-même ses faims d’filles
C’est pas la feinte d’fuir mais il en a marre
Dans ses chansons c’est le même refrain qui tourne en rond
Tu le vois pas mais sens la présence de son aura
Ce son n’aura aucun effet sur sa vie son estomac restera vide
Il est invisible car les regards des gens l’évitent

REFRAIN

On est venu vous parler d’un thème loin d’être risible
On est tous les mêmes et l’homme est loin d’être invincible
La solitude peut parfois être nuisible
Ceci est le reflet du syndrome de l’homme invisible

DYFTA

Personne ne le remarque pourtant il ne manque jamais à l’appel
Ses camarades ne savent même pas comment il s’appelle
Tel un fantôme il ne laisse aucune trace
D’ailleurs personne ne pourrait dire où est sa place dans la classe
Il n’est ni l’intello du premier rang ni un damné
Le seul invisible sur la photo de fin d’année
Condamné à vivre en solitaire ça le rend fou
Personne n’est solidaire tout le monde s’en fout
Il entend certains raconter leur quotidien
Mais il ne raconte pas le sien car il sait que personne n’y tient
Il n’a aucun ami à qui parler ou se confesser
Tellement effacé qu’il commence à envier ceux qu’on fait chier
Il n’essuie pas de regard ne reçoit pas d’invitation
N’échange aucunes paroles le matin aucunes salutations
A peine quelques politesses lui rappellent sa présence
On comprend mieux pourquoi il a chialé devant sixième sens
Et il panse ses blessures d’inconnu pour chacun
Car depuis tout petit il entend « laissons le dans son coin »
Un enfant perdu une ombre que nul ne calcule on…
Ne sera pas choqué qu’il aille à l’école à reculons
Que l’on s’adresse à lui il en serait ravi
Mais dans sa vie rares sont ceux qui lui demandent son avis
Il a mué mais reste muet un môme dans l’errance du…
Matin au soir c’est dur car l’ignorance tue
Il n’est pas timide ni renfermé
Mais il a l’impression d’avoir toujours été enfermé
Son nom s’il en a un ne l’a jamais vraiment concerné
Il ne dort plus donc t’étonnes pas de le voir les yeux cernés
Consterné la peur de s’intégrer donc il s’applique
A jouer son rôle sachant qu’on ne lui donne jamais la réplique

REFRAIN

ROTKO

Devenu invisible peu à peu rongé par le temps
Esseulé, sa famille l’a zappé dans l’attente de sa dernière ascension
Impatient car aujourd’hui personne ne lui prête attention.
Il a eu une vie, une femme, des enfants puis un vide infâme
Il rêve de ses adieux, contraint de vivre dans ce rôle d’aïeul
Il s’y sent mal. Invisible ici il se dit qu’il ne serait peut-être plus ailleurs
Trop tard pour le retour en arrière, il vit dans le flashback
Il veut mourir ne le cache pas
Se couche chaque soir fermant les yeux priant de ne plus les ouvrir
Il veut filer vers le ciel car ce paysage l’intrigue
Invisible pourtant le visage plein de rides

DYFTA

Seul, lorsque la misère sur toi déteint
Seul, tu rêves d’étreintes quand la lumière s’éteint
Atteint par cette foutue maladie, qui te donne du mal à vivre
Condamné à perpet’ si t’as mal agi
Du mal à le dire, mais dans le fond tu n’as plus de vie sociale
Quand la tristesse et la solitude deviennent indissociables
Seul, à la dérive lorsque s’écrivent mes versets
Comme être l’unique invité à son propre anniversaire
Déverser tes pleurs, vu que ta mise à l’écart t’écœure
Quand le silence devient la plus grande de tes peurs
Sans repères, par rapport aux autres toujours à la traîne
La haine te ronge tu rêve d’une vie qui n’est pas la tienne
Seul, car on l’est tous un peu quelque part non ?
Tu comprendras que c’est de toi, moi, eux que je te parle
Derrière les haut-parleurs ne joue pas les insensible
Ceci n’est que le reflet du syndrome de l’homme invisible