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Medine- 17 octobre 1961

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Medine- 17 octobre 1961 Empty Medine- 17 octobre 1961

Message par nomalez Mar 21 Nov - 19:24

Alger capitale, au commencement des Sixtes,
Les pieds noirs quittent le navire les colons dératisent,
1961, période estivale,
C'est la guerre d'Algérie et son festival,
Et son lot de discriminations, de tortures,
D'exactions, tout un ramassis d'ordures,
Quelques degrés au nord de l'équateur,
Je quitte l'Algérie française un pincement dans le cœur,
Voici mon parcours, Ahmed fils de Mohammed,
Gangrené du corps par la misère du Maghreb,
Par les meurtres, les soirs de couvre feu,
Par la peur du soldat français qui ouvre le feu,
Ouvre les voiles petit paquebot libérateur,
Emmène moi au pays des employeurs,
Loin de, l'inactivité beur algéroise,
Loin de ceux qui transforment nos mosquées en paroisses,
Basilique de Notre Dame d'Afrique,
S'éloigne de mon regard lorsque les mouchoirs s'agitent,
Verse une larme dans la Méditerranée,
Une goutte d'eau dans la mer contient la peine de ma terre damnée...

A Costa Marseille, port autonome,
Cité phocéenne, un étranger parmi les autochtones,
Direction Saint Charles gare ferroviaire,
Embarquement quai 7, voiture 6, wagon fourrière,
Croise, le regard des îlotiers,
Me foudroyant le cœur comme un tir de mortier,
Reçoit la flèche de la haine par les applets du contingent,
« TES PAPIERS ! » « Je suis français Missieur l'agent » !
Chemin de fer, terminus Paris Gare de Lyon,
La métropole et son peuple par millions !
Quelques dizaines de français arrivent dans un poing,
Serviront de 1er contact au café du coin,
Moi qui cherchais de la chaleur j'ai eu le sang glacé,
Quand mes yeux rencontrèrent les leurs couleur iceberg bleuté,
Bluffé, par leur manque d'hospitalité,
Ainsi sont-ils moralisateurs sans moralité ?
Démoralisé, je reprends le chemin,
Lequel me conduira dans les quartiers maghrébins,
Nanterre, monticule de bidonvilles,
Habitation précaire pour mon entrée en vie civile...

«Je n'laisserai pas les tueurs du FLN faire la loi dans Paris,
à partir de maintenant pour un coup reçu vous en rendrez 10 ! »

« Ici rien de bon pour les ratons »,
M'a dit le commissaire sanguinaire de mon canton,
Après m'avoir uriné sur les mains,
Le gardien de la paix casse du cru au quotidien,
17ème jour du moi d'octobre,
Le FLN a décidé de mettre fin à l'opprobre,
En effet, le journal de la veille titré :
« Couvre Feu Recommandé Pour Les Immigrés »
Non ! La réaction ne s'est pas faite attendre,
Algériens de France, dans les rues nous allons descendre,
Protester contre leurs lois discriminatoires,
Investissons leurs ponts et leurs centres giratoires,
Embarqués dans un cortège pacifique,
Nous réclamons justice pour nos droits civiques,
Mais la police ne l'entend pas de cette oreille,
En cette période nous sommes un tas de rats rebelles,
Marchons ! En direction du Pont Saint Michel,
Nous verrons bien quelle sera l'issue de cette querelle,
Une fois sur la berge, aperçoit le comité d'accueil,
Qui souhaite faire de ce pont notre cercueil...

Les camps s'observent et se dévisagent,
Un silence de mort s'installe entre les deux rivages,
Puis une voix se lève, scande « A bas le couvre feu ! »
...Et ouvre le feu !

La première ligne s'écroule, et commence la chasse à l'homme,
Je prends mes jambes à mon coup, comme un pur sang je galope,
Mais le pont est cerné, nous sommes bernés !
Dans une prison sur pilotis, nous sommes enfermés !
Pas une, pas deux ! Mais une dizaine de matraques,
Viennent me défoncer le crâne et mes os craquent sous mon anorak,
Ma bouche s'éclate bien sur les trottoirs,
Leurs bouches s'esclaffent bien grandes de nous voir,
« Nous allons voir si les rats savent nager,
Au fond de la seine vous ne pourrez plus vous venger »,
Inconscient, gisant dans mon propre sang,
Les brigadiers en chef, par tous les membres me saisissant,
Amorcent ma descente, là où passent les péniches,
S'assurent de ma mort, frappant ma tête sur la corniche,
Je tombe, comme un déchet aux vide-ordures,
Dans la chute violemment ma nuque a touché la bordure,
Liquide, poignardant tous mes orifices,
Le fleuve glacial, embûché chaud pour mon sacrifice,
Monsieur Papon a jugé bon de nous noyer,
Aucun pompier pour étouffer le foyer,
On n'éteint pas des braises avec un verre de gazole,
Sans penser aux tirailleurs et combattants zouaves,
Mon cadavre, emporté par le courant,
Sera repêché dans les environs de Rouen...

D'étranges nénuphars flottent sur la Seine,
Séquence long-métrage, les yeux plongés dans la scène,
Des cas des eaux, pour les gens des human's zoo,
Déshumanisés, les basanés ne font pas de vieux os,
D'étranges nénuphars flottent sur la Seine,
Séquence long-métrage, les yeux plongés dans la scène,
Un saut de pisse, dans lequel on noie des rats,
Octobre noir, ratonnade sous les boulevards...

« Ici rien de bon pour les ratons »
M'a dit le commissaire Maurice Papon,
4 mois plus tard, on ratonna Sharon,
Les crouilles et les cocos qui aident les bougnoules,
132 ans d'occupation française,
Ont servi à remplacer nos cœurs par des braises,
Algérie, en vert et blanc, étoile et croissant,
Devoir de mémoire grandissant...Djazair !!!
nomalez
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