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La pire diffamation reste la vérité

4 participants

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Message par Kenji Mer 13 Juin - 20:03

La pire diffamation reste la vérité


La pire diffamation reste la vérité 12058


« Les rapports du ministère de l’intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété. »

« Aux humiliés l’humilité et la honte, aux puissants le soin de bâtir des grilles de lecture. A l’exacte opposée des manipulations affleure la dure réalité. Et elle a le cuir épais. La réalité est que vivre aujourd’hui dans nos quartiers c’est avoir plus de chance de vivre des situations d’abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l’embauche, de précarité du logement, d’humiliations policières régulières, d’instruction bâclée, d’expérience carcérale, d’absence d’horizon, de repli individualiste cadenassé, de tentation à la débrouille illicite… c’est se rapprocher de la prison ou de la mort un peu plus vite que les autres… »


Le déroulement du procès

Ces deux phrases pointées du doigt sont issues d’un article signé par Hamé et intitulé Insécurité sous la plume d’un barbare, publié dans le magazine n°1 du groupe La Rumeur. Paru le 29 avril 2002, ce magazine gratuit accompagnait la sortie de l’album L’ombre sur la mesure…et accompagnait également une actualité nationale particulièrement brûlante, accouchée d’interminables et grotesques débats sur l'insécurité, prétendue mère de tous nos maux et fille d’une horde de sauvages à recadrer d’urgence
Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, ne pouvait évidemment pas entendre ces vérités, qu’il s’est empressé de réduire à des crachats diffamatoires.
En juillet 2002, il dépose donc une plainte pour « diffamation publique envers la police nationale »
Deux ans de procédures ont abouti au procès qui s'est tenu à la XVIIème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, le 12 novembre 2004.

Fort d’une défense remarquable et d’une demande implicite de relaxe par le parquet, Hamé avait pu attendre sereinement le verdict. Ce dernier fut rendu le 17 décembre 2004. Le tribunal y estimait que les critiques formulées contre la police étaient « [générales] » et qu’il n'y avait « pas de faits précis imputables » à une personne ou un groupe de personne – ce qui détruisait l’accusation de diffamation. Il affirmait également que « replacés dans leur contexte, ces propos ne constituent qu'une critique des comportements abusifs, susceptibles d'être reprochés sur les cinquante dernières années aux forces de police à l'occasion d'événements pris dans leur globalité ». Enfin, il jugeait que tenir ces propos relevait de « la liberté d'expression ».

Force est de constater qu’elle est l’argument phare de nombreux procès qui ont mêlé le rap à la justice et que bien souvent elle a permis à des groupes accusés de diffamation d’être relaxés.
Les rappeurs auraient – ils donc toujours raison ? Pas si sûr.
Il y a une distinction à faire entre ceux qui injurient et ceux qui dénoncent.

Une liberté d’expression pour deux utilisations différentes


Les premiers font appel d’abord à l’émotion par l’intermédiaire de propos que certains qualifient de provocation. A titre d’exemple le groupe Sniper, accusé d’avoir traité la France de « garce » dans la chanson « La France », ou encore Mr R. qui affirmait qu’il « pissait sur Napoléon et le général de Gaulle" dans une chanson du même acabit.
Cependant rien de nouveau dans ces discours, leurs prédécesseurs (la qualité d’expression, la syntaxe et la grammaire en plus) utilisaient la provocation, pour exemple Leo Ferré dans « Comme une Fille » déclamait déjà sur la police : ""Comme une fille La rue se déshabille Des pavés s'entassent Et les flics qui passent Les prennent sur la gueule ".

Il est claire que l’auditeur, quelque soit son milieu social, ne peut rester insensible à ces paroles. Que l’on aime ou que l’on déteste la réaction aura lieu et c’est bien là sur quoi repose le mécanisme de la musique populaire d’aujourd’hui. Les lois du marché du disque et la concurrence féroce qui règne dans ce milieu obligent les maisons de production de rap a mettre sur le devant de la scène des artistes aux discours acerbes envers les institutions régissant notre nation. La cible est clairement définie: les adolescents en période de rejet des générations qui les ont précédés, globalement incultes, partageant le sentiment d’un avenir incertain et encore à le recherche de repères pour comprendre le fonctionnement de notre société. Ainsi la stigmatisation d’une certaine partie de la population (« le bourgeois ») ou les critiques simplistes mais efficaces adressées au représentant de l’ordre donne un chemin intellectuel provisoire à emprunter à ces jeunes en quête d’opinion, en l’occurrence ici, celui de la haine. Discours simples et choquants sur rythmes mélancoliques sont au menu de manière à installer plus facilement les paroles dans les esprits et ainsi pouvoir le propager par le bouche à oreille. Le matraquage musical qui consiste à faire aimer une chanson à force de diffusions répétées est également un excellent outils.
Ce n’est donc pas un hasard si Diam’s, Sinik et Booba spécialistes en la matière soient ceux qui vendent le plus de disque en rap français aujourd’hui.

Dans ce type de rap que nous pourrons qualifier de « commercial », la liberté d’expression devient un outil dont il faut repousser en permanence les limites. Arriver en tête des charts pour un rappeur aujourd’hui consiste bien souvent à faire la course à celui qui crachera le plus fort sur la France.

On peut donc s’interroger sur les dérives que la liberté d’expression permet, en d’autre terme à savoir si la culture de l’inculture a sa place dans notre monde.
C’est déjà ce qu’évoquait Morin en 1962 dans l’esprit du temps où il cherchait à rendre légitime la culture de masse (que devient le rap aujourd’hui) qui est pour lui banale, anecdotique ou vaguement barbare. Elle est une nouvelle forme de culture où il faut voir l’émergence de normes, de symboles et de mythes nouveaux qui pénètrent l’individu dans son intimité, qui structure ses instincts et oriente ses émotions. Il n’y aurait donc pas de choc des cultures mais plutôt une culture qui vient s’ajouter aux autres. Elle n’est finalement qu’un relais des autres cultures puisqu’elle est programmée par les élites dans les médias.
Le rap qui a pour vocation de vendre n’est donc pas à proprement parler dangereux pour le système puisqu’il est dépendant des institutions médiatiques et économiques par qui il est géré.
C’est pour cette raison que naissent d’autres groupes indépendants qui s’érigent contre ce rap qui a laissé tombé le combat social avec lequel il est né et reprennent le fardeau de la lutte des classes dans leurs textes. Il s’agit des rappeurs qui dénoncent.
Ce sont des groupes comme La Rumeur qui, dans leur dénonciation, tente de faire appel à la raison avant de se laisser emporter dans des provocations gratuites contrairement aux autres rappeurs cités précédemment. Ce type de rap se veut conscient avant tout et appel l’auditeur à réfléchir voir à rejoindre une cause. C’est le cas de Keny Arkana, militante alter-mondialiste, qui dans la chanson Cloué au sol nous dit que « le plus dur reste à venir le jour où ce sera trop tard où la surveillance sera absolue et notre prénom seront des codes barres »

Il y aurait donc deux types de rap qui sillonnent les radios de l’hexagone, et donc deux manières d’utiliser la liberté d’expression. La première, opportuniste, répondant aux lois du marché et la seconde permettant de rassembler autour d’une cause qui est en général celle de la lutte contre les idéaux de droite.

Les conséquences d’une utilisation désinvolte de la censure

Le danger viendrait à partir du moment où une institution s’approprie le droit de censurer des propos qui ont été le fruit d’une expérience quotidienne (à savoir les dires de Hamé de La Rumeur) et qu’on les associe à une critique grossière. On observe donc la volonté du ministère de l’intérieur de disqualifier son adversaire.
Il est assez choquant d’observer que cette affaire n’ai pas servit pour vérifier si de tel constat étaient véridiques. Les médias se sont contentés de rapporter le déroulement du procès sans jamais chercher à comprendre le problème de fond qui était mis en lumière dans les lignes de Hamé.

Lors de son procès lorsque l’avocat du camp opposé a demandé à Hamé « pouvez-vous nous donner des exemples de personnes tuées par la police ? », celui-ci c’est retourné devant le juge et a cité une vingtaine de noms : Makomé (tué le 6 avril 1994, «une balle dans la tête à bout portant alors qu'il était interrogé, menotté, au commissariat des Grandes Carrières»), Abdelkader Bouziane…

On peut donc bien parler d’une tentative d’intimidation de la part du ministère de l’intérieur de l’époque devant des faits qui s’avéraient visiblement réels. Qu’il s’agisse de censurer une insulte sans fondement n’entraîne pas de conséquences graves, censurer un état des lieux sur l’assassinat de plusieurs personnes constitue une atteinte à la dignité humaine.

Menacé la liberté d’expression est pourtant contre productif dans bien des cas. Même si ce ne fut qu’un procès peu médiatisé il contribue à élargir la scission déjà existante entre deux parties distinctes de la population française. La première ne se voyant pas reconnaître le droit à la dignité et à la justice, la seconde lassée d’entendre le désespoir de l’autre, n’y prête même plus attention, ou s’en offusque. Dans ce climat d’incompréhension mutuelle entre ces deux France on reconnaît bien des agissements guidés par la métaphysique de droite : cette volonté a toujours vouloir opposer les gens selon le milieu dont ils proviennent.


A croire qu’il existerait des idées pures sans relations avec le monde : Le Mal, le Bien, les Bons, les Méchants, et l’on peut ainsi continuer : les Courageux, les Fainéants, les Travailleurs, les Assistés, un genre de théâtre sur lequel chacun joue son rôle. Logique de guerre qui interdit toute paix possible un jour.

Un pouvoir ne peut fonctionner si il n’a pas de contre pouvoir, c’est pourquoi il faut laisser la possibilité aux opposants du système de pouvoir s’exprimer afin que ce qui veulent changer l’ordre des choses se sentent également à leur place et puissent éventuellement trouver un point d’accord avec ceux qui en sont le moteur. Vouloir faire taire l’opposant a un risque : celui de le voir employer des méthodes moins conventionnelles, je crois qu’il sera inutile de citer des exemples.

La question n’est pas ici de savoir qui a tort ou qui a raison mais de savoir si il sera un jour possible de rétablir la vérité sur ces faits.

Cette censure est pourtant loin d’être la seule qui est eu lieu lorsque Mr Sarkozy était au ministère de l’Intérieur, citons notamment le livre « Ruptures » de Serge Portelli sur le bilan de ce même ministère et qui témoignait également des bavures policières dont faisait allusion Hamé. Churchill disait « Je ne crois aux statistiques que quand elles sont fausses et que je ne les ai trafiqué moi même », cette phrase n’a jamais paru aussi vraie.
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Message par Kenji Mer 13 Juin - 23:34

Si quelqu'un désire formuler un avis ou une critique sur mon article qu'il ne se géne pas.
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Message par AbYss Mer 13 Juin - 23:44

J'aimerai bien mais j'ai la flemme de lire lol
des posts comme ca faut les mettre le matin sinon c'est mort! :p
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Message par mackab Jeu 14 Juin - 0:45

qu'ils baillonent comme ils peuvent, une fois libérés les chiens mordront plus fort encore.tout ce que j'ai a dire.
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Message par dub Jeu 14 Juin - 0:52

assez déplacé de rabaisser l'espece canine a l'espece humaine

sinon
j'ai lu un article sur le ouest france aujourd'hui d'ailleurs la dessus
je lirais ton post demain
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Message par AbYss Jeu 14 Juin - 1:24

Bon je suis moyennement au courant des affaires de Mr R, Alibi montana etc. bref...

Kenji a écrit:La cible est clairement définie: les adolescents en période de rejet des générations qui les ont précédés, globalement incultes, (...)

lol... bon je sais pas comment tu as tourné ton article, le contexte etc. ça fait + dissertation qu'article de presse mais bon c'était peut-être souhaité de définir les jeunes adolescents comme "globalements incultes", est ce que c'est pour illustrer l'effet que les insultes "gratuites" peuvent donner?

Kenji a écrit:Un pouvoir ne peut fonctionner si il n’a pas de contre pouvoir, c’est pourquoi il faut laisser la possibilité aux opposants du système de pouvoir s’exprimer afin que ce qui veulent changer l’ordre des choses se sentent également à leur place et puissent éventuellement trouver un point d’accord avec ceux qui en sont le moteur. Vouloir faire taire l’opposant a un risque : celui de le voir employer des méthodes moins conventionnelles, je crois qu’il sera inutile de citer des exemples.

D'accord avec cette conclusion mais j'ajouterai qu'en tout temps il y a eu des brebies galeuses, des personnages qui étaient controversés, Boris Vian ou Terne savaient dénoncer et je pense qu'il n'y a que les gens qui tiennent des discours intéligents et argumentés qui savent interpeller les masses, les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas des éponges et dans notre beau pays démocratique nous avons la chance de profiter des divergences d'opinions... Quoi qu'il en soit même si certains mériteraient d'être baillonés, ou du moins si c'est pas l'envie qui manque, je suis absolument contre toute forme de censure.
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