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[Manga] Berserk

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[Manga] Berserk Empty [Manga] Berserk

Message par Blacko Lun 27 Nov - 20:17

Énormément de lecteurs sont en adoration face à ce manga après avoir lu ses tomes. Histoire de Dark Fantasy sublime et magnifiquement dessiné, avec des dialogues et un scénario très travaillé. Terriblement violente et triste et bien souvent mis en parallèle avec notre monde bien évidemment (de la politique à la religion). J'ai fait des convertis Berserk jusqu'à l'os à des personnes anti-manga, sans doute parce qu'aussi, Berserk ne ressemble pas vraiment à "un manga" traditionnel disons.

Sypnosis : "Guts, personnage principal, anti-héro, est né dans un bain de sang. Au-dessus de lui sa mère, pendue. Il sera recueilli par une femme appartenant à une troupe de mercenaire. Après la mort de celle-ci, il est pris en élève par un dénommé Gambino. Le voyant comme un enfant né sous le mauvais œil, il l’élèvera sans pitié, au point même de le vendre comme esclave sexuel à un pédophile. Guts finira par prendre la fuite et verra son instinct de survie reprendre le dessus alors qu'il était prêt à mourir. Des années plus tard il apparait dans une nouvelle troupe de mercenaire, le jeune homme est devenu un guerrier hors-pair.

"Le berserk (en vieux norrois berserkr, pluriel berserkir) désigne, selon Régis Boyer, un guerrier-fauve qui entre dans une fureur sacrée le rendant surpuissant (« Et la Terre elle-même ressentit la peur devant sa rage... ») et capable des plus invraisemblables exploits, dignes des dieux"

38 Volumes sortis au Japon / 37 volumes sortis en France

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" Si je prenais soin de ne pas écraser les fourmis, je ne pourrais pas avancer "

" Un rêve est une chose bien étrange, on peut le voir comme le pari du courageux ou bien comme la fuite du lâche "

" La haine, tu vois, est le refuge de ceux qui ne supportent pas de faire face à leur souffrance.
La vengeance n'aiguise une épée qu'en cachant la rouille sous encore plus de sang..
La douleur, c'est comme tenter de réparer la lame émoussée de ton cœur en la plongeant dans le sang...
Plus tu l'aiguises, plus elle rouille, et il faut l'aiguiser de nouveau.
Et tout ce qui en restera à la fin, c'est de la poussière rouillée "

"Toute ambition a un prix [...] le prix pour une trop grande ambition est la destruction"

" Si ça se trouve, j'ai rejeté quelque chose que je n'obtiendrai plus jamais? Et si en fait tout ce que je cherchais, c'était un peu de chaleur ? Je ne sais pas ce que je cherche et je ne le trouverai peut-être jamais. J'aurai tout abandonné en échange de lendemains incertains ? On peut continuer à vivre sans le poids de rêves hors-normes "

" Tel est le destin de ceux qui portent la marque du sacrifice ! Ta chair et ton sang jusqu'à sa dernière goutte ont été voués et offerts à ces créatures...
-  Destin... Destin ! Destin ! Destin ! [...] Je suis sacrifié ? Je suis une offrande ? C'est le destin ? C'est la guerre tout simplement ! Ca ne change en rien de ma vie passée... Et dans une bataille, c'est le dernier encore debout qui sort le vainqueur ! Et vous direz ceci de ma part à votre Dieu... Que j'aie survécu, c'est une ironie de votre destin ! Je n'en laisserai pas un seul, ceci est une déclaration de guerre ! "

" L'être humain est lâche par nature. Il jalouse celui qui n'a ne serait-ce qu'un peu plus que lui, et au contraire méprise celui qui possède moins. Pour une légère différence, il craint et il hait. Et c'est dur à admettre, mais spécialement lorsqu'il s'agit de parias comme nous. "

" Ma vie ne vaut pas la peine d'être prise ? Je me marre... C'est grâce à cette vie que tu te tiens là [...] J'ai affronté les morts en face, c'est grâce à cela que tu peux prendre tes airs de surhomme... Griffith "

" Vous croyez vraiment que le Clergé étaient les seuls à savoir brûler des populations "

" Cependant, ce qui est curieux, c'est que l'on a trouvé un élément commun à tous les témoignages... cet élément... C'est un guerrier noir [...] Qui est cet homme ? Est-il un croque mitaine né de la peur des gens ? Ou bien est-il simplement un criminel que les rumeurs ont changé en monstre ? Ou bien alors... Est-il un être très important en rapport avec notre foi ? "

" Choisirais-tu donc la vie de cette sorcière maléfique au mépris de la vie de ces dizaines milliers de croyants ?
- Prier... Ça ils savent faire hein. Mais comme des oiseaux de basse-cour... dès qu'ils doivent se défendre, ils ne savent que tomber à genoux... Ceux-là ! Ces dizaines de milliers de gens ne font que sa cacher lâchement derrière une seule femme ! "

" Un dragon n'est-il pas précisément un dragon parce qu'une main humaine ne peut l'atteindre ? " (monologue lorsque Guts s'approprie la dragonslayer)

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Excellent article : http://www.discordance.fr/berserk-de-kentaro-miura-regards-au-fond-de-labime-35115

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L’univers de Berserk

Il est essentiel de comprendre que tenter de faire entrer ce manga dans un lit de Procuste d’analyses incontestables serait vain. D’autant plus lorsque celui-ci est en cours de parution, donc incomplet. Berserk, c’est avant tout l’œuvre d’une vie, celle de Kentaro Miura. Son dévouement créatif et son perfectionnisme ont fait de Berserk l’un des mangas les plus travaillés qui soient, en particulier dans sa forme. En ce sens, l’esthétique sublime de l’œuvre (qualitativement croissante au fil des tomes), en justifie à elle seule la lecture.

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Berserk tisse la toile d’un monde d’horreur et de violence qui se déploie au cœur d’un univers imaginaire, évoquant l’Europe médiévale. Cet espace inquiétant est le théâtre de drames d’autant plus dérangeants qu’ils paraissent vraisemblables, aussi insoutenables soient-ils. Pourtant l’auteur n’y décrit pas une page du passé historique, mais nous invite à naviguer dans un univers de dark fantasy, suivant des personnages pris au piège du cauchemar de la causalité du monde. L’histoire de Berserk tourne autour de Guts (prononcé Gattsu), surnommé le guerrier noir. Après l’avoir suivi pendant trois tomes, le manga retrace le passé du personnage, de sa naissance à son traumatisme, source de tous les maux du présent, et symbolisé par la marque du sacrifice. Ce long flashback qui s’étend du tome 3 à 14 représente l’arc le plus intense de la série : L’Âge d’or, relatant l’ascension et la chute de la troupe du Faucon. Au-delà, nous virons dans un monde de ténèbres, les horreurs qui parsèment les trois premiers tomes prennent alors sens, et nous ne pouvons que soutenir Guts dans son implacable quête de vengeance. Celle-ci s’accomplit le long d’un chemin sanglant où sa force vitale se nourrit d’une haine sans bornes dirigée vers l’autre personnage important du manga : Griffith, le chef des mercenaires de la troupe du Faucon, personnage aussi fascinant qu’ambigu. La haine du guerrier noir est cependant éclairée par son amour pour Casca, jeune femme traumatisée dont il tente d’assurer la protection. Comme lui, elle faisait partie de la troupe du Faucon. Comme lui, elle est porteuse de la marque. Ces sentiments antagonistes font de Guts le personnage archétype tant porté par Éros que par Thanatos et ainsi à même de représenter les pulsions résidant en tout être.

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« Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Et quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi, pénètre en toi. » Cet extrait de Par-delà le bien et le mal de Friedrich Nietzsche suffit à définir l’œuvre de Miura. C’est un plongeon dans l’abîme qui s’opère au fil des tomes, où la corruption de l’âme humaine suit une progression inéluctable dont Guts est le symbole. D’autres personnages et situations viennent compléter cette fresque de noirceur qui émane bien au-delà des pages pour s’immiscer dans l’esprit du lecteur, jusqu’à l’engloutir tout entier lors du climax sacrificiel du treizième tome. Il ne fait nul doute que si la violence et le sexe jouent un rôle prépondérant dans le manga, c’est afin de mieux explorer les facettes les plus sombres de l’âme humaine. Au-delà du divertissement, ces facteurs ne sont jamais gratuits et viennent enrichir la psychologie d’un personnage ou appuyer un certain trauma, souvent lié à l’enfance, thème tant crucial que récurrent au sein de l’œuvre. De plus, la morale ne vient jamais alourdir l’ensemble, présenté sans aucune concession, qu’il s’agisse de pédophilie, d’inceste, de viol ou de massacre. L’Homme y est intimement lié à une forme de monstruosité. Cette œuvre est là pour le rappeler avec force et violence : il y a toujours eu et il y aura toujours des guerres sanguinaires, et des hommes corrompus par l’ambition, le pouvoir, ou leur désir sexuel. « Au bout de ce chemin, tout ce que tu trouveras vraiment ne sera qu’un champ de bataille » dit Guts à Jill dans le tome 16. L’existence est un champ de bataille. Et puis à trop vouloir faire le bien, l’homme peut aussi être cause de souffrance chez ses semblables. Ainsi, c’est au sein même de Guts que se terre la bête des ténèbres, représentée matériellement par l’armure du Berserker, symbole même de cette violence qui sommeille en chaque être. Et il ne s’agit pas là d’un double maléfique, mais bien d’une entité inhérente à l’individu. Ainsi, bien qu’il nous projette dans un univers de fantasy, Berserk tend un miroir implacable sur la nature humaine, et dont le reflet nous révèle âprement un puits sans fond d’horreur, d’effroi et de cruauté.

Force incontestable du manga, l’auteur n’enferme pas son univers dans une opposition marquée entre Bien et Mal avec des archétypes religieux marqués tels que des figures divines ou diaboliques. Dans un entretien datant de 1996, Kentaro Miura disait que : « Dieu et le Diable sont des créatures nées des pensées humaines. Ce discours est semblable au paradoxe de l’œuf et de la poule : lequel des deux est né en premier ? L’existence de Dieu et du Diable est un reflet de l’existence humaine ». Le divin dans Berserk est une extension de l’humanité et non le reflet d’un mode de pensée ou le résultat d’un dogme. Ainsi, la grande puissance supérieure, Idea, l’Idée du Mal, est née de l’inconscient des humains, et représente tous les sentiments négatifs tels que la peur ou le désespoir. Idea est une conscience commune qui dépasse l’individualité, agissant comme l’ego du monde. L’Homme a désiré une raison au destin qui le dépasse, l’Idée du Mal fournit cette raison en manipulant les évènements humains par la causalité, tout en laissant une certaine forme de libre arbitre relatif. Cette conception régissant les règles du monde brouille dès lors les notions manichéistes du bien et du mal, car le Dieu tout-puissant n’est pas un Dieu aimant, et son contraire, le Diable, n’existe tout simplement pas.

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Cependant, les humains n’ont pas conscience de cette puissance qui les dépasse et Miura inscrit son manga dans un univers très réaliste de la société féodale où les individus ont une conception tout à fait humaine (et surtout judéo-chrétienne) du paradis et de l’enfer. Ce choix permet d’intensifier le récit en confrontant la papauté aux païens, accentuant la complexité psychologique d’un personnage comme Farnèse. Cette décision installe la narration dans un univers riche en repères pour le lecteur, sans virer dans la fantasy ostentatoire d’un Lord of the Rings, lorgnant davantage vers l’œuvre de David Gemmell. Pourtant, là où le bien et le mal ne s’opposent pas au niveau macroscopique, au sens théologique, il en est tout autrement à une échelle microscopique avec les personnages de Guts et Griffith.

Les ténèbres et la lumière : L’opposition Guts/Griffith

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Bien que Guts soit considéré comme le personnage principal du manga, l’histoire repose également beaucoup sur celui de Griffith. Aussi, réfléchir sur Berserk oblige à se pencher sur ces archétypes antithétiques et à comprendre leur relation alors que tout les oppose fondamentalement. Leur rencontre suffit à ancrer leurs caractères respectifs : Guts est belliqueux, et son impulsivité contraste nettement avec le calme de Griffith, profondément serein même en plein duel. Ainsi, leur relation commence par l’apprivoisement de Guts, qui se révèlera un atout majeur dans l’accomplissement de l’ambition de Griffith. Cependant, l’amour de celui-ci est palpable a bien des reprises, la plus flagrante étant lors de la première apparition de Zodd qui, paradoxalement, apportera aussi le premier présage d’un avenir funeste : « Fais attention, car le jour où son ambition s’effondrera, ta mort t’attendra, une mort dont tu ne pourras te soustraire ! » (Zodd à Guts, tome 5). L’Âge d’Or révèle leur complémentarité, mais affiche de façon latente l’obstacle que chacun est pour l’autre : Guts a besoin de s’affirmer en dehors de l’influence de Griffith, cherchant sa place dans le monde, une destinée à son épée, en espérant aussi et surtout à être considéré comme l’égal du Faucon. Quant à Griffith, son amour pour Guts est un frein à son « rêve » de conquête, bien qu’il ne le réalisera que plus tard, lors du moment-clé : L’Éclipse. « Parmi ces milliers de compagnons, ces dizaines de milliers d’ennemis, un seul, toi, m’a fait perdre de vue mon rêve ». Au sein de cette relation extrêmement complexe, entre respect mutuel, intérêt et affection, ces deux hommes, aussi complémentaires soient-ils, sont destinés à prendre deux chemins différents. Griffith est un esprit affuté, érudit, calculant ses actions au millimètre, tandis que Guts est un corps combattant qui agit à l’instinct, sans rien planifier mais non sans intelligence. À partir du treizième tome, leur antagonisme se creuse : au-delà de l’opposition humain/divin qui les sépare désormais, les sentiments de rage et de vengeance animant Guts sont des sentiments tournés vers le passé, tandis que Griffith, porté par sa volonté de conquête, est résolument tourné vers l’avenir.

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« Un esprit sensible ne convient pas à celui qui porte une épée. » William Shakespeare, Le Roi Lear.

L’esprit inflexible de Guts s’est façonné dès sa macabre naissance, lui qui vit le jour au beau milieu d’un charnier. Il fut, lors des premiers instants de son existence, bercé par la mort au bout de son cordon ombilical, ultime et dérisoire lien qui l’unissait encore à sa mère, pendue alors qu’elle donnait la vie. À la lumière de ce traumatisme fondateur, l’origine de son nom devient évidente, guts signifiant « entrailles » en anglais. Autant Griffith est un grand stratège de guerre, autant Guts en est l’instrument brut : il n’a vu, depuis la toute première fois où il ouvrit les yeux sur le monde, que massacres et violences de toutes sortes. Son épée bien plus grande que la moyenne, avant même le Dragon Slayer, est une part intégrante de lui-même. Là où nous pourrions facilement y voir une représentation phallique, cette épée comme extension de son être est tout aussi symbolique que la lyre d’Orphée, constituant une sorte d’attribut mythologique du personnage guerrier. L’art de la guerre reste un art, et, en ce domaine, Guts est un maître. Il suit à sa façon la voie du guerrier, cultivant cet art de vivre qui le maintient en vie, toujours en quête de combat. Son épée est indissociable de sa quête spirituelle, qui le poussera finalement à quitter la troupe du Faucon. Ce constant dépassement de soi s’exacerbe quand il prend possession du Dragon Slayer, de même que la souffrance endurée. Et c’est à ce moment-là que la dimension orphique des personnages atteint son apogée : Casca est l’Eurydice que Guts s’efforce de sauver des Enfers, muni de son épée/harpe dont le funeste lyrisme se répand dans le feu et le sang. L’autre nuance étant que l’enfer est constant sur le seuil où vivent ceux qui portent la marque. Le personnage de Guts évoque donc Orphée par sa quête romantique enténébrée, mais il se distingue radicalement du poète du fait de l’absence totale de sensibilité qui le caractérise. Guts est un guerrier, et certainement pas un artiste. Il fait donc nul doute que Miura a en partie puisé dans la matière mythologique antique pour construire ses personnages et leur univers. Cependant, il se plaît aussi à détourner ces mythes littéraires séculaires, pour leur conférer une nouvelle dimension, notamment à travers cette figure parfaitement paradoxale de « guerrier orphique » qu’incarne Guts.

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« Qui veut élever en un instant, une flamme puissance, commence par l’allumer avec de faibles brins de paille.» William Shakespeare, Jules César.

Brillant tacticien armé d’une forte confiance en lui, leader né dévoré ou plutôt nourri par un rêve, Griffith a aussi tout du héros mythique. Cependant, sa détermination à accomplir le pire des sacrifices pour satisfaire son ambition, jusqu’à la damnation, octroie à son personnage une puissante dimension faustienne. Griffith, tout comme le docteur allemand, a une soif insatiable de connaissances, ce qui l’amène à lire un nombre considérable d’ouvrages traitant de sujets aussi variés que l’histoire, la théologie, la philosophie et bien d’autres. Alors que Faust vend son âme pour la connaissance universelle, Griffith donne en offrande la troupe du Faucon. D’ailleurs, et bien malgré lui, Griffith fait couler son sang sur la Beherit l’éveillant, à l’instar de Faust signant le contrat de Méphistophélès : l’Œuf du Conquérant est le contrat du Faucon. On peut d’ailleurs supposer qu’il a encore le choix à ce moment-là, mais une fois que son sang a coulé, le contrat démoniaque est lancé et inéluctablement scellé. De plus, la Beherit rouge est à Griffith ce que le Dragon Slayer est à Guts : une part de lui et de son destin lié au sang. Le sang de Griffith a activé la Beherit ; le sang des apôtres et autres créatures du monde astral a transformé la lame du Dragon Slayer en une Némésis. Griffith est clairement une figure faustienne, proche du mythe moderne là où Guts se rapproche davantage d’une figure orphique et donc antique.

À travers ces deux personnages, Miura n’hésite pas à rompre avec un manichéisme radical : Guts est le guerrier noir, en pleine croisade, Griffith est le faucon blanc, en pleine conquête. Le premier se nourrit à la rage, antipathique et solitaire. Le second est froid comme la glace, ambigu et possède la capacité de fédérer les autres, tout comme de provoquer la plus vive jalousie. Toujours est-il que c’est un personnage dont le pouvoir et le charisme s’exercent jusqu’au-delà des pages, sur le lecteur même. Alors que Griffith est souvent représenté comme un ange auréolé de lumière, Guts apparaît comme un monstre effrayant, parfois même aux yeux de ses alliés (La Princesse Charlotte, Puck, Erica, Jill).

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Cependant, les deux personnages connaissent tous deux une métamorphose : Griffith, le premier en accédant à la divinité. Plus tard, il pourra également reprendre forme humaine, ce qui constituera la métamorphose la plus importante du manga, dans le sens où elle scellera l’importance de la causalité et des talismans de celle-ci : les beherits, tout en instaurant la puissance de Griffith/Femto, premier God Hand à prendre forme humaine. Quant à Guts, sa métamorphose viendra avec l’armure du Berserker au tome 26, celle-ci lui permettant de se battre de façon surhumaine en éveillant sa sauvagerie primaire. Cette armure matérialise le démon intérieur de Guts, et cette bête qui ne faisait que le hanter auparavant devient plus active, galvanisant ses émotions les plus noires jusque-là enchaînées. La forme étrange que prend le casque renforce encore la transformation du guerrier. À l’image de Griffith, Guts est soumis à une forte dualité. Toutefois, les personnages s’opposent jusque dans leurs métamorphoses respectives : Femto peut être perçu comme la face sombre de Griffith et la Bête des ténèbres celle de Guts, mais ce dernier reste entravé par son humanité symbolisée par la marque du sacrifice. Il a absolument besoin de Schierke pour se maîtriser : et on en revient donc à l’opposition humain/divin. « Toi, tu affrontes directement ton destin… Tu vis comme si tu te brûlais aux feux de l’enfer. » (Serpico, tome 30). Là où Guts semble traverser l’enfer, ou s’y diriger, Griffith vient avec Falconia symboliser un Paradis sur Terre, en témoignent l’épiphanie au Pape et les ailes de lumière du faucon, le guide immaculé. Guts et Griffith abritent à eux deux l’Enfer et le Paradis tout en représentant respectivement le Bien et le Mal : « Guts chemine sur une terre mêlée de sang et de boue pendant que Griffith, l’adversaire, se tient en hauteur avec des ailes blanches. » (Entretien de Kentaro Miura, 2002).

Pour finir, on retiendra que Guts se révèle le principal rouage de la destinée de Griffith : acteur de la causalité, il a provoqué indirectement sa perte en le faisant sombrer dans une immense détresse émotionnelle. Griffith est un rouage du destin de Guts encore plus important avant qu’après son avènement. Il en détermine toute l’existence, d’abord en suscitant chez lui un sentiment d’amitié, de respect et surtout d’appartenance, puis en transformant cela en une rage démesurée. Il est, par conséquent, un élément à la fois constructeur et destructeur.

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De l’autre côté du miroir, entre conte et légende…

L’Éclipse équivaut à un passage à travers le miroir, sans retour possible pour les personnages. Les ressorts dramatiques de Berserk reposent dès lors sur la frontière fragile qui sépare le concret du magique, dans la mesure où Miura a autant recours au réel qu’au merveilleux dans son œuvre. Ce jeu narratif est renforcé par le fait que Guts évolue sur le monde du seuil, à l’interstice du monde caché et du monde visible. Ainsi, les grands enjeux du manga se révèlent toujours lors de la confrontation entre ces mondes. Autant Berserk puise sa matière dans la mythologie antique, autant ce manga peut également être assimilé au genre du conte.

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Image de On retrouve dans l’œuvre le schéma actantiel et les thèmes des contes magiques traditionnels : le héros invincible affrontant des maléfices pour protéger celle qu’il aime ; les comportements sont décrits dans le prosaïsme familier du quotidien moyenâgeux ; les personnages possèdent des fonctions narratives comme celui de donateur, adjuvant (qui aide le héros) ou d’opposant (qui fait obstacle à la quête du héros) ; l’appel au folklore, la présence de créatures magiques et monstres comme des elfes et des ogres ne sont pas sans intensifier une forte affiliation au conte, les elfes reprenant le rôle de fées ; et bien évidemment l’utilisation de la sorcellerie. Miura utilise le rôle de la sorcière comme dans les vieux contes : elle aide le héros et s’impose comme un symbole dérangeant dans la mesure où le peuple voudrait ne rien voir ni savoir sur eux ou le monde. Plus tôt dans le manga, les sentiments incestueux du roi du Midland pour sa fille Charlotte ne sont pas sans rappeler ceux du roi dans Peau d’Âne de Perrault (ou Peau de Milles Bêtes chez les frères Grimm), conte mettant en scène un souverain souhaitant se marier avec sa propre fille après la mort de sa femme. À l’instar des contes, l’histoire de Berserk ne passe pas par les chemins de la culture et de l’intellect, elle touche directement notre inconscient, ce qui, en nous, est le plus simple et le plus brut, que ça soit l’innocence ou une certaine noirceur.

En ce qui concerne son appartenance au domaine du conte, le manga frôle à plusieurs reprises le métafictionnel, particulièrement lorsqu’il s’agit du personnage de Griffith : « Le chef Griffith, il est trop différent de nous, il a un je ne sais quoi, on dirait un personnage de conte. » (Gaston, tome 13) ; « Un tel paysage devrait être baigné seulement d’horreur. Et pourtant, il ressemblait à un tableau d’une beauté sans égale. Nous nous trouvions alors pour de vrai, au milieu d’un conte légendaire » (Sonia, tome 22) ; « C’est trop beau pour être vrai, c’est comme un conte de fées où le chevalier vient sauver la princesse prisonnière. » (Charlotte, tome 27) ; dans le tome 28, Sonia raconte son histoire à Schierke sous forme de conte (le conte du milan et du faucon blanc) et puis il y a le conte de Picaf raconté par Rosine et Jill dans le tome 15. D’ailleurs, l’affiliation du Cycle des Enfants Perdus au conte est évidente à bien des niveaux.

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Le conte populaire est basé sur le principe de la séparation du bien et du mal. À ce titre, son manichéisme est un article de foi inaltérable. Les personnages sont nettement tranchés, comme un jeu d’échecs : les blancs d’un côté, les noirs de l’autre, et rien au milieu. Dans le manga, comme nous l’avons évoqué précédemment, la symbolique des couleurs est inversée, mais n’en reste pas moins exacte. Cependant, il s’agit encore de point de vue et en creusant, plusieurs paradigmes pourraient coexister dans l’univers de Berserk.

Autour de cette essence de conte se tissent des fils de nature mythologique. En effet, les God Hand seraient comme les Dieux de l’Olympe. L’aventure de Guts pourrait être rapprochée du mythe d’Ulysse : L’Iliade et sa guerre pouvant s’affilier à l’arc de L’Âge d’or, l’Odyssée et ses monstres aux arcs suivants. Le périple maritime vers Elfheim n’est d’ailleurs pas sans posséder une certaine dimension ulyssienne. Le héros mythique assume une action divine et se met en marge du monde purement humain. Des personnages comme Jason, Persée ou Ulysse doivent se battre contre des géants, des sorcières et autres créatures maléfiques et deviennent des héros du fait de leurs exploits pendant que leurs compagnons meurent : la vie élimine les faibles, les Argonautes meurent, mais Jason survit, il en est de même pour l’équipage d’Ulysse. Les héros des mythes sont des survivants, ils ne connaissent pas la faiblesse. Guts correspond en tous points à l’essence même de la figure du héros mythique.

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Ainsi, sa destinée fabuleuse et annoncée est amorcée par un parcours initiatique, même si au fil des volumes, le personnage dépasse ce cadre « initiatique ». Le concept du monomythe de Joseph Campbell peut être associé à l’œuvre de Miura. Pour rappel, ce concept présenté dans Le Héros aux mille et un visages repose sur l’idée que tous les mythes du monde racontent essentiellement la même histoire, en résulte un schéma universel incluant plusieurs étapes, ce schéma est celui du voyage du Héros. Même si elle est loin d’être terminée, l’odyssée de Guts correspond à ce schéma.

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Dans l’ouvrage Pathways to Bliss Mythology and Personal Transformation, Campbell met en relief le rôle de l’artiste à offrir un angle particulier afin de faire rayonner une vision du monde, une perspective pouvant amener au bonheur. Le voyage du Héros se révèle comme un reflet de nos propres vies : « Ce que je pense, c’est qu’une bonne vie est une succession de voyages héroïques. Maintes et maintes fois, vous êtes appelé à l’aventure, vers de nouveaux horizons. Chaque fois se pose la même question : vais-je oser ? Et si vous osez, arrivent les dangers, mais l’aide aussi, et enfin le triomphe ou l’échec. L’échec est toujours possible. Mais il y a aussi la possibilité du bonheur ». Les motifs et les symboles de Berserk parviennent comme les contes et comme les mythes à nous parler de nous-mêmes en offrant une histoire héroïque, une expérience universelle qui au-delà du divertissement, parvient à éclairer une certaine forme de courage pouvant s’appliquer à nous-mêmes. Sous cet angle, relier Berserk à notre vie moderne semble loin d’être absurde en tant qu’éloge d’une volonté de vivre et d’aller de l’avant, doté d’un héroïsme à sa propre échelle. Le conte comme le mythe tendent à la connaissance de l’être. Les histoires que nous connaissons tous traitent de la même chose, qu’il soit question de la quête du Graal, de la Toison d’Or, de la Pierre Philosophale ou d’un fameux trésor, il s’agit toujours de plonger au plus profond de soi, d’affronter d’innombrables épreuves, et puis ramener à la surface du monde l’objet de la quête tout autant que soi-même.

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L’art dans Berserk ou la quête de l’émotion esthétique

Image de L’union profonde entre le sujet et la forme élève incontestablement la qualité de ce titre. En effet, l’ingéniosité de Miura réside dans le recours à des références plus ou moins précises. La composition de son style s’en retrouve alors renforcée si ce n’est parfois transcendée. On peut souvent reprocher le vide graphique de certaines œuvres ou l’appel à une trop forte logique symbolique sans lien direct avec l’histoire. Miura tend à s’adresser à l’instinct de ses lecteurs, à leurs émotions, et à leurs sens. Il n’est pas toujours question de signifier quelque chose de précis en citant Esher, il s’agit davantage de faire appel à notre sens de la beauté, de l’esthétique, une chose qui ne peut être que ressentie. Un manga se distingue avant tout par sa forme graphique, en effet, aussi intéressante soit l’histoire racontée s’il ne parvient pas à toucher le sens de beauté d’un lectorat, celui-ci ne pourra jamais s’abandonner à l’émotion esthétique de l’œuvre. Miura nourrit donc Berserk de références picturales de façon tantôt directe, tantôt détournée. Les citations les plus directes se situent dans les tomes 3 et 34 soit respectivement M. C. Escher et Jérôme Bosch. L’utilisation du premier permet par exemple d’exprimer l’absence de logique qui caractérise le monde des Gods Hand. L’œuvre de l’artiste néerlandais illustre des espaces paradoxaux défiant les modes habituels de logique, peuplés d’objets impossibles comme l’escalier de Penrose où ascension et descente sont perpétuelles. Ainsi, l’utilisation de la lithographie Relativité (1953) s’avère un repère esthétique parfait pour représenter le fossé entre le monde physique et cette mystérieuse dimension à mi-chemin des Enfers.

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Image de L’autre citation évidente se trouve lors du commencement du monde nouveau. L’Enfer, le volet droit du triptyque Le Jardin des délices (1504), vient symboliser la folie existentielle de ce cauchemar prenant vie. En utilisant cette œuvre de Bosch, Miura renforce le chaos de l’événement qui se déroule sous les yeux du lecteur. La connexion des mondes est aussi et surtout la libération d’une forme d’enfer, d’une horreur macabre et merveilleuse, car, dès lors, les enjeux prennent une nouvelle ampleur : le seuil n’est plus, les humains pourront-ils cohabiter avec les divers démons ? Au-delà de la prise de risque narratif admirable de la part du mangaka, il est indéniable que cette fusion était inévitable dans le récit, et qu’elle est graphiquement orchestrée de façon irréprochable par Miura.

Image de Pourtant l’influence majeure ou du moins celui dont on pourrait rapprocher l’œuvre graphique de Kentaro Miura reste incontestablement Gustave Doré, qui a illustré entre autres, de nombreux volumes des contes de Perrault édités par Hetzel. Les gravures de l’artiste restent inoubliables et presque indissociables des contes eux-mêmes. Gustave Doré est l’un des rares à avoir pu capturer l’imagerie du conte, cette imagerie merveilleuse qui tend à enrichir et à vivifier le récit sans jamais enfermer l’imaginaire du lecteur, le galvanisant même, laissant une trace aussi intense qu’indélébile dans l’esprit des gens. Que ce soit malgré lui ou non, le mangaka tend à cet idéal voire même parvient à le dépasser. Son récit se construit essentiellement par images, entre endroits obscurs comme le Qliphoth, et châteaux aristocrates, en passant par les champs de bataille, la forme y a toujours autant d’importance que le fond.

Image de Le crayon de Miura s’applique avec un style extrêmement proche de celui de Doré à donner une ampleur merveilleuse à son œuvre, d’une beauté et d’une richesse rares au sein d’un manga. Il est souvent dit que la bande dessinée est peu propre à exprimer la parole conteuse et le merveilleux alors qu’elle peut si bien illustrer et produire le fantastique. Force est de constater que cette affirmation de Georges Jean dans son ouvrage sur Le Pouvoir des Contes ne peut aucunement s’appliquer à Berserk. Le mangaka se laisse à illustrer un monde paisible pour mieux contraster avec les tourments du monde, et ceux au sein même des personnages. De plus, l’émotion esthétique à laquelle tend Miura en dessinant son histoire est la même que celle de Doré lorsqu’il représentait des passages de La Divine Comédie de Dante : une dimension épique et mythologique très forte.

Image de Ainsi, il puise dans l’inconscient collectif les grandes images qui résonnent encore. En résulte l’essor graphique au cours de son œuvre, qui ne revêt jamais une dimension mécanique, problème que peuvent connaître certains mangas, particulièrement lorsqu’ils sont publiés dans l’urgence à grand renfort d’assistants. Berserk est une œuvre aussi foisonnante et magique que le plus fascinant des contes, et aussi épique et tragique que le plus violent des mythes. Cela est possible grâce au dévouement graphique de son auteur.

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Au-delà des reflets…

« Le monde terrestre est comme la surface d’un lac sur laquelle se reflète la lune. On ne peut pas effacer ce reflet. Tant que la lune se trouve dans le ciel, son reflet continuera d’apparaître sur l’eau. Il y est depuis toujours. Ce qui va se passer n’est qu’un reflet. […] Nous nous retrouvons sur la terre à n’être que des reflets sur l’eau. […] Même si ce n’est que d’un pas il est possible que tu te trouves hors de portée des lois qui régissent ce monde. Tu n’es peut-être pas un reflet sur l’eau, mais un poisson qui nage à la surface. » Skull Knight à Guts, tome 18.

[Manga] Berserk 3-Berserk-and-Dor%C3%A9-2-web1

Au carrefour des cultures occidentale et orientale, Berserk est incontestablement une œuvre remarquable et ambitieuse. D’une extrême richesse tant dans son graphisme que dans le traitement de ses thématiques, le manga offre une clé sur l’abîme humain. L’écho des séquelles physiques et psychiques des personnages nous parvient avec une rare intensité, leur caractère avec une impressionnante complexité. Ils vivent au fil des tomes avec leur propre logique et nous ne pouvons que les suivre. Au-delà d’un simple titre de dark fantasy, l’œuvre de Kentaro Miura est également une sublime réminiscence des contes et mythes d’autrefois, ainsi que de la magie de Gustave Doré à retranscrire cet univers épique parfois à la frontière du cauchemar tout en distillant des passages empreints de légèreté voire purement comiques. Nous ignorons quand l’histoire prendra fin et ce qui attend Guts, Griffith, Casca et les autres, et les lecteurs pourront échanger sur toutes les possibilités narratives, il est impossible d’anticiper ce que nous réserve l’auteur. L’arc Fantasia marque indéniablement une étape importante dans le récit, aussi importante que pouvait l’être l’Éclipse, aussi la suite sera probablement sujette à de nouvelles réflexions sur l’œuvre. En espérant qu’une chose ne sera jamais altérée : la puissance cathartique à suivre ce poisson nager à la surface.

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Message par AbYss Lun 27 Nov - 20:37

Excelent topic Ash! J'ai fait une petite partie du manga et je suis aussi sur l'animé et c'ets vrai qu'il y a un gros contraste, bcp de plans fixes pendant les batailles par exemple et des scenes moins détaillées mais l'ambiance est tout d'même là! Cette ambiance medievale-crado, ce côté brut aussi bien dans les lieux que dans les caracteres des personnages... j'ai vraiment accrroché sur l'univers. A lire d'urgence!
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Message par Blacko Lun 27 Nov - 20:42

Merci du message déjà . En fait j'ai lu les 31 volumes (merci aux scans pour les tomes non sorties) et j'ai été sidéré. Par l'histoire et par les dessins (les progrès constants de l'auteur sont incroyables, à partir du tome 20, c'est la perfection je trouve surtout si on compare aux premiers volumes. Ca fait plaisir de voir que le niveau en tout point monte en crescendo, faut le faire).

Ensuite j'ai jeté un oeil à l'adaptation de l'animé et je l'ai trouvé, par rapport au manga, pas beau du tout. Ca m'a tellement déçu que j'ai regardé en diagonale. L'ambiance dans l'anime est bien retranscrite, le souçis vient des dessins, la censure de certaines scènes qui ont leur valeur et ça s'arrête trop tôt.
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Message par AbYss Lun 27 Nov - 21:18

Ouais ben je vais continuer le manga et je vais voir Smile J'suis sur 20th Century Boys en ce moment à côté d'autres trucs mais ce que tu dis me motive a me plonger dedans crescendo! Smile
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Message par Blacko Lun 27 Nov - 21:24

AbYss a écrit:Ouais ben je vais continuer le manga et je vais voir Smile J'suis sur 20th Century Boys en ce moment à côté d'autres trucs mais ce que tu dis me motive a me plonger dedans crescendo! Smile

Tu lis des bons trucs ça fait plaisir. Si tu veux les scans de Berserk en français à partir du tome 18 jusqu'au tome 31, inscris-toi vite fait c'est pas long du tout sur ce site et tu les chopperas : http://www.berserkcrew.com/?page=ddl&PHPSESSID=04ec9e27776927888fd159b032701d90
Pour les volumes précédents, y'a liens américains : http://www.narutocommunity.net/manga/files.php?cat=20

Je voulais te demander, dans l'animé, quand on a la passé de Guts quand il est gamin, elle y est la scène où son père adoptif (gambino) le vend pour 3 pieces à un immonde de l'armée pour une nuit (de viol-). Parce que moi y'a tout plein d'actions ou de scènes qui n'étaient pas dans l'anime.


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Message par AbYss Lun 27 Nov - 21:33

Ash a écrit:
AbYss a écrit:Ouais ben je vais continuer le manga et je vais voir Smile J'suis sur 20th Century Boys en ce moment à côté d'autres trucs mais ce que tu dis me motive a me plonger dedans crescendo! Smile
Je voulais te demander, dans l'animé, quand on a la passé de Guts quand il est gamin, elle y est la scène où son père adoptif (gambino) le vend pour 3 pieces à un immonde de l'armée pour une nuit (de viol-). Parce que moi y'a tout plein d'actions ou de scènes qui n'étaient pas dans l'anime.

Merci pour le lien! Pour la scene avec Gambino pour le coup ca me dit rien mais il y a bien celle ou Gambino veut l'assasiner accusant Guts d'avoir tué sa mère... sous le choc mais obligé de se défendre il le tue et les circonstances font qu'il est accusé à tort et doit fuir le village... j'te dirai si je vois la scène plus tard mais pour l'instant je suis que non.
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Message par Blacko Lun 27 Nov - 21:43

De rien.

La scène se situe avant que Gambino ne meurt. Si tu l'as pas encore vu je crois donc bien qu'elle ait été aussi censuré. En fait Gambino sur un camp de l'armée vend Guts pour la nuit à un porc du même camp (Guts n'est pas au courant). Après le viol subit, le lendemain sur le champ de bataille Guts en profite pour tuer le gars en question qui lui avouera avant que c'est bien son père qui l'a vendu pour 3 pièces. Au départ il y croit pas jusqu'à ce qu'il découvre des années plus tard que si. Ces scènes elles sont dans le manga mais dans l'anime ils les ont censurés. (c'est pour ça aussi que Guts quand il est gosse dit à un gars de la troupe des faucons blancs qui s'épaulent de près contre lui qu'il veut pas qu'on le touche)
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Message par AbYss Lun 27 Nov - 22:04

Je viens de vérifier et c'est dans l'épisode 4 que Gambino meurt, rien au sujet du bradage de Guts lol, sans doute cencuré ! (dur quand même)
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Message par Blacko Lun 27 Nov - 22:31

Merci de confirmer. Il y a des changements parfois entre l'anime et le manga, à cause de la censure de l'anime (scènes retirées ou bien adouçies). Sinon pour les scans, tu peux y aller car franchement les 31 volumes c'est très fort. Perso j'achète rarement des volumes, et quand j'en achète c'est quand j'ai pas les scans généralement, et pourtant Berserk même en ayant les scans je les achète et je me lasse pas de le relire tranquille en relié. J'ai eu le même effet avec Coq de combat... Y'a des mangas comme ça où tu te sens obligé d'avoir le tome pour en profiter au mieux.
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Message par AbYss Lun 27 Nov - 23:06

Ouais moi je suis plus pour le papier quand même... c'est pareil pour les journaux et si j'achete pas tout c'est que des potes m'auront prété la série! J'ai la série Blame par exemple, toujours agréable de relire un tome de temps en temps, d'autres que j'ai acheté par contre m'ont lassé assez vite mais bon on peut pas gagner à tout les coups! Puis avoir le manga c'est aussi récompenser son auteur, comme pour un disque ou un film et même si je n'ai ps forcément le budget pour acheter tout ce que je regarde ça a de l'importance à mes yeux!**
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Message par Blacko Mar 28 Nov - 18:03

Ouais voilà, moi par exemple j'achète que le must du must, les grandes oeuvres : Akira/Gunnm/Berserk/Coq de combat/20th Century Boys/Monster ect tu peux mettre les Slam Dunk et GTO mais ça on me les prête...
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Message par Bibooo Mar 28 Nov - 18:48

je savais plus quoi lire comme mangas donc je vais tâter celui ci
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Message par Blacko Mar 28 Nov - 18:52

Bibooo a écrit:je savais plus quoi lire comme mangas donc je vais tâter celui ci

Les 3 premiers volumes te montrent comment est le perso principal et que fait-il. C'est bien mais c'est surtout après que tout commençe vraiment et que la qualité explose : du volume 4 au 13 tu as tout le passé du gars (après ça repart au présent). Donc mon conseil sur ce grand manga, c'est de lire au moins les 13 premiers volumes.

Sachant qu'après m'être farçi les 31, les trois premiers sont ceux que j'aime le moins finalement.
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Message par Blacko Dim 7 Jan - 1:50

Des interviews de l'auteur :

Berserk dénote une certaine passion pour le moyen âge européen. Comment est-elle née et quelle influence a t-elle eu sur votre travail?

Les informations que nous avons au Japon sur la Fantasy occidentale sont un peu bizarres. Je trouve que les Japonais sont sans l'ombre d'un doute le peuple asiatique qui, plus que tout, aime la Fantasy européenne. Ceci est peut être dû à l'histoire de l'après guerre. La vision des valeurs dans ces pays, en occident et autre, a longtemps été passablement erronée: je pense que ceci a été démontré de manière remarquable dans certains styles de Fantasy qui expriment sur le papier certains rêves et images. La plupart des enfants japonais sont plus familiarisée avec les cavaliers en armures qu'avec les samouraïs et leur chonmage (*la coiffure typique des samouraïs, avec une queue de cheval ramenée sur la tête). La Fantasy correspond vraiment à la magie de l'épée. Moi aussi, pour ce que j'arrive à m'en rappeler, j'ai grandi avec cette vision des choses. En dessinant un manga de Fantasy, je voulais réaliser une histoire qui fasse participer le lecteur. Lorsque je me mets à examiner de manière approfondie les impressions émanant de la scène, il m'est naturel de me retrouver dans le moyen âge européen. Naturellement ce n'est pas le vrai moyen âge, mais une image fausse, recrée, de l'Europe de cette époque, qui rencontre beaucoup de succès aujourd'hui dans un pays oriental comme le Japon. Il est problable que les samouraïs ou les ninjas dessinés par un occidental paraîtront bizarres à nos yeux de japonais, mais peut être de même le monde médiéval de Berserk apparaît bizarre aux occidentaux, nêst-ce pas? Plus que ça, je suis surpris de l'accueil reçu par Berserk, pas tant de la part du public moderne japonais à qui il était destiné, mais bien plus de la part des lecteurs des lieux où se déroule l'action, ainsi l'Europe et en particulier l'Italie.

J'ai remarqué aussi des références à des peintres/illustrateurs européens comme Escher (1898 – 1974, illustrateur/mathématicien spécialiste des "illusions spatiales") et Hyeronimus Bosch (1450 – 1516, peintre flamand avec une prédilection pour les représentations monstrueuses). Avez vous "étudié" leurs œuvres?

J'apprécie autant Bosch qu'Escher, de qui je me suis même procuré des oeuvres. En outre, j'apprécie les eaux fortes de Peter "le jeune" Bruegel (*1564 – 1637/8, auteur obsessionnel de représentations de scènes infernales) et Gustave Doré (*1832 – 83, sculpteur, illustrateur et peintre français, célèbre pour ses illustrations de la Divine Comédie de Dante) et dans les illustrations, j'admire Frank Frazetta (*1928, fameux illustrateur de comics américains) et Luis Morrison.

Dans Berserk, il me semble coexister deux filons: celui historique/aventure et celui fantastique/horrifique, toutefois il me semble que le second a pris le dessus. Vous êtes d'accord?

Berserk est avant tout une histoire de Fantasy. Le côté historique s'est inséré pour augmenter la sensation de réalité, pour situer les lecteurs sur le lieu de l'action. Au départ, j'ai fait coexister les deux aspects pour que tous les lecteurs puissent me lire, même ceux qui ne s'intéressent pas particulièrement à la Fantasy et au fantastique. Je ne voulais pas absolument faire une oeuvre pour les seules maniaques.

Le très long flash-back avec l'histoire de la troupe du Faucon permet à l'histoire de "décoller". L'aviez vous prévue depuis le début?

Les mangas pour lesquelles j'ai une prédilection personnelle sont ceux dans lesquels les lecteurs réussissent à "se lier" au personnage, c'est à dire éprouver de la sympathie et de la compassion, s'y identifier. Je pensais qu'il serait mieux de raconter la vie du protagoniste tout d'un trait, dans le but de renforcer l'amour des lecteurs pour Guts… Certes, cela s'est prolongé de manière inattendue! Mais désormais, ce qui est fait est fait. Pourtant, malgré l'inexpérience, je pense avoir donné la bonne tournure à une œuvre qui réussi à créer l'empathie.

Un des points forts de Berserk durant le flash-back c'était justement la richesse des personnages, cela n'a pas été trop difficile de "sacrifier" toute la Troupe du Faucon?

Etrangement, c'est une chose que j'ai faite avec un maximum de sérénité. Se laisser prendre exagérément par certains personnages n'est pas très naturel pour celui qui crée l'œuvre, comme au contraire cela peut l'être pour les lecteurs. Ce qui comptait pour moi, c'était que dans le manga l'apparition de tels personnages avait un sens : il y a des moments pour vivre et des moments où nous sommes confrontés à la mort… Je ne sais pas si cela peut paraître bizarre, mais c'est une chose à laquelle je tenais beaucoup.

Avez vous suivi le travail de l'animé Berserk? Et comment trouvez-vous le résultat final?

Pour la production de la série TV j'ai toujours été mobilisé et pressé par les engagements, mais je ne crois pas qu'on ait gâché de l'argent ou du temps. Dans leurs limites, toutes les personnes engagées dans l'animé ont fait de leurs mieux. Naturellement moi aussi, quant le temps me l'a permis, j'ai collaboré avec plaisir.

Vous avez beaucoup collaboré au jeu vidéo de la Dreamcast...

L'animé est centré sur la Troupe du Faucon, pratiquement seulement sur l'histoire du cavalier noir, le jeu est quelque chose de différent. C'est le premier mix médiatique relatif à Berserk et peut être a t-il bouleversé l'idée qui s'était crée de l'image de Guts en tant que cavalier noir uniquement. Heureusement, par rapport à l'animé j'ai eu plus de temps à ma disposition pour le suivre.

Berserk vous absorbe totalement, pensez-vous que dans le futur vous reviendrez travailler sur Japan (*autre manga de Miura) ou pensez déjà vous à d'autres histoires?

Je n'ai pas l'intention de retourner sur Japan, mais tôt ou tard je voudrais essayer de dessiner quelque chose dans le domaine de la science-fiction. Le grand avantage d'être mangaka consiste justement dans la possibilité de créer des "mondes" toujours différents et qu'on ne trouve pas ailleurs.

Interview de Kentaro Miura par David Castellazzi – à l'origine publié dans Jappamondo* n°3 et successivement réédité dans la Scuola di Fumette* n°8 en février 2003 dans le corps d'un article dédié à Berserk (* Magazines italiens). Source du texte BerserkChronicles. Traduction et adaptation française pour le site BAE par lady Gally, 2006.

------------------

" Dororo est mon manga favori de Tezuka Osamu.
Il a eu une grande influence sur mon travail. Berserk est un amalgame de mes romans et mangas préférés. J'ai toujours désiré créer un monde de fantaisie obscure et grotesque dans lequel des choses tels des monstres et équivalents apparaissent.

Je crois que la grande épée de Guts, le personnage principal, pourrait être une conséquence (de mon désir) de donner aux lecteurs une sensation de réalisme extrême. J'ai conçu les deux personnages principaux ainsi: Guts chemine sur une terre mêlée de sang et de boue, pendant que Griffith, l'adversaire, se tient en hauteur avec des ailes blanches.

J'ai entendu Hirasawa (*le compositeur des musiques de l'animé Berserk) dire "Je pense que l'épée de Guts représente un pénis et les monstres détruits par elle, les organes génitaux féminins." Je pense qu'il a remarqué certaines chose symboliques qui jouent un rôle important dans le développement de l'histoire.

J'ai fait apparaître à Guts, dans le vol. 1, "l'enfant démon" difforme comme un symbole de la "faiblesse" que Guts hait. Mais je pense aussi que "l'enfant" est lié dans mon subconscient à l'image de Griffith (vol. 10 – 12) qui l'a perdu l'usage de son corps à cause des horribles tortures qu'il a subies quant il était encore jeune.

Pour cette raison, je crois, j'ai fait une scène dans laquelle "l'enfant" joue un rôle fondamental à l'instant d'accepter à l'intérieur de lui-même l'esprit de Griffith qui, comme roi démon, obtient ainsi son nouveau corps humain (vol. 21). L'histoire obtient une meilleure épaisseur grâce à ça. Sincèrement, je ne sais pas encore moi-même quant ça finira. Je me limite à dessiner avec ma plume en pensant seulement à ce que je dois faire chaque jour.

Ma façon de dessiner s'améliore-elle avec l'avancée de l'histoire? A présent je sens une insupportable douleur quand je regarde les dessins que j'avais fais au début. Cela pourrait dire que je me suis amélioré. Je pense que c'est une bonne chose de changer continuellement parce que quant la façon de dessiner ne change plus, cela signifie que l'histoire s'est rigidifiée.

Quant je travaille sur les détails, sans m'en apercevoir, je me retrouve à faire plus de lignes. Je pense que je donne une grande importance à la ligne que je trace avec la G pen. Je peux sentir un esprit flamboyant émaner de celle-ci. Un dessin bien fait semble répondre "J'attendais" quant celui qui a dessiné demande " Que pense tu?". J'aime ce genre de manga et je veux dessiner ainsi. "

Extrait d'une interview faite lorsque Miura à obtenu le second prix au Tesuka Osamu Cultural Prize en 2002. Trouvée et traduite du japonais par Puella, pour SK.net, février 2003. Traduction et adaptation française pour le site BAE par lady Gally, 2006.
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Message par Blacko Dim 7 Jan - 2:01

Comment est venue l'idée de faire manier à Guts une épée gigantesque ?

J'ai beaucoup insisté sur cette idée, j'ai intensément travaillé sur l'élaboration du canon de son bras et de l'énorme épée. On peut dire qu'un cavalier noir avec un œil en moins est une image plutôt commune. Cependant le canon et l'épée sont mes créations personnelles. Parmi mes amis, c'était à la mode de chercher quelque chose de très particulier ou d'extravagant. Nous étions convaincus que celui qui arriverait à imaginer une telle chose pourrait réussir à être un auteur de manga. Moi aussi je le pensais et il m'est venu l'idée de créer quelque chose d'immense, c'est-à-dire une énorme épée …

Comment est venu le canon ?

Au départ, j'imaginais plutôt quelque chose comme une arbalète. De même pour l'épée, j'avais une idée différente. Je pensais à une épée très tranchante comme un katana. Mais j'ai appris qu'en modifiant sa première vision au moins deux ou trois fois, on peut réaliser quelque chose de plus intéressant. Par exemple, j'ai transformé l'arbalète en un canon. Les histoires de Fantasy ne prenaient alors pas en considération l'époque à laquelle apparaissaient les canons. Il m'a semblait que c'était une nouveauté dans le genre, j'ai décidé de l'employer.

Avez-vous eu l'intention d'établir Berserk dans l'époque où furent introduits les canons?

Au début je fus tenté, mais les parties plus sombres de l'histoire sont de l'époque du haut moyen âge, pendant que celles qui lui confèrent un aspect glorieux se réfèrent à la période représentée par Versailles. Il s'agit de l'union de différentes époques. En définitive, j'en ai créé une nouvelle en réunissant différentes caractéristiques du moyen âge, de son début à sa fin. Par exemple, les scènes de bal à la cour de Midlands étaient typiques de la période finale du moyen âge, pendant que le féodalisme appartient à une époque bien plus ancienne. Même la chasse aux sorcières fait partie du premier moyen âge. Pour les Européens, tout cela apparaîtra étrange, comme pour les Japonais il est amusant de voir des images qui se référent au Japon réalisées par des auteurs étrangers. Pour nous, c'est très bizarre d'entendre des phrases du type : "Wow, un ninja". De toute façon, je suis convaincu de ce choix. Et je ne vise pas à une appréciation mondiale.

Les détails du moyen âge semblent vraiment recherchés. Avez-vous dû vous documenter?

Oui, parce que je voulais que les lecteurs soient vraiment immergés dans l'Europe médiévale. Je me suis surtout inspiré de films. En fait, avant d'entamer Berserk, je ne savais pas quel choix opérer: réaliser un manga historique en suivant exactement les événements réels, ou me lancer dans de la Fantasy pure… En tout cas, ce que j'ai étudié de l'histoire m'est utile maintenant. Il y avait même quelques faits que j'aurais pu employer au début pour mon récit, par exemple je savais que l'époque de Dracula coïncidait avec celle de Jeanne d'Arc, je pensais faire vagabonder Guts à travers l'Europe de cette période.

Pourquoi ne pas avoir utilisé cette idée, réalisant au contraire une histoire de Fantasy?

Je pensais que créer un récit en suivant exactement l'Histoire pouvait limiter mon imagination. Le maître Mitsuteru Yokoyama, qui a réalisé un manga historique, a débuté avec Tetsujin 28 (Super robot 28) et Babil Nisei (Babil Junior). Comme le maître Shotaro Ishinomori, qui s'est souvent voué aux mangas de "vulgarisation" (*mangas dédiés à un sujet spécifique) réalisa Cyborg 009… En suivant leur exemple, j'entends travailler avec mon imaginaire pendant que je suis encore jeune, pour me consacrer aux mangas historiques ou de vulgarisation quand je serai plus âgé.

Ainsi vous avez crée le monde de Berserk en vous basant sur votre imaginaire. Mais y a t-il quelque chose qui vous a suggéré des idées particulières?

J'ai pris des éléments un peu partout. J'ai puisé dans des films comme "Hellraiser" ou "le Nom de la Rose". Et des dessins d'Escher, que j'apprécie depuis longtemps. Les lecteurs de Berserk savent ce genre de choses, parce que j'en ai déjà parlé (*les commentaires apparus dans le Young Animal, la revue où Berserk est publié régulièrement). En outre, je me suis aussi inspiré des fables des frères Grimm.

En travaillant d'imagination, comment construisez-vous la structure du monde de Berserk?

C'est justement quelque chose que je devrais faire de temps en temps (rire). Je n'ai pas encore les idées très claires à cet égard.

Que nous sera-t-il dévoilé de ce monde? Dans le chapitre du souvenir, Griffith devient finalement un membre de la Main de Dieu. Jusqu'à présent l'histoire se passe principalement dans le monde humain, mais il apparaît de plus en plus souvent des créatures monstrueuses. Est-il possible que Dieu ou le Diable soient impliqués dans l'histoire?

Je n'y pense même pas. Si j'utilisais des mots comme "Dieu" et "Diable" le monde que je raconte deviendrait plus limité, privé de profondeur et d'originalité. Dieu et le Diable sont des créatures nées des pensées humaines. Ce discours est semblable au paradoxe de l'œuf et de la poule: lequel des deux est né le premier? L'existence de Dieu et du Diable est un reflet de l'existence humaine. Si je les faisais apparaître dans Berserk ils finiraient par êtres représentés à l'image et à la ressemblance des hommes. J'espère que les lecteurs acceptent cette idée… d'autre part je ne voudrais pas leur imposer ma vision des choses.

Parlons des arts martiaux. Il semble que dans Berserk les scènes de combats soient importantes...

Les arts martiaux me fascinent, mais je ne me suis pas particulièrement documenté en fait. A vrai dire, je dessine en imaginant des batailles de samouraïs ou de cavaliers, et non les arts martiaux tels qu'on les connaît. Je voudrais créer une harmonie entre la réalité et la fonction. Dans mon idée, je voulais que Guts et son épée puissent éliminer quelqu'un d'un seul coup. En réalité, je présume qu'il n'est pas facile de trouver une technique de combat similaire. Bien que j'aie récolté assez de matériel, je ne voudrais pas changer ma première vision des choses. Je désirais dessiner une histoire qui se place entre les mangas de vulgarisation sur les arts martiaux et les dessins animés plus fantaisistes. Je voulais donner la priorité à cette image, même si quelqu'un pourrait protester en disant que certains combats sont trop irréalistes. Je n'insérerais jamais une pirouette en l'air comme dans Hokuto no Ken, mais j'espère que les lecteurs accepteront au moins les scènes dans lesquelles celui qui est frappé explose, pour le reste je ne me sens pas responsable (rire).

Pourtant vous semblez être un véritable expert en arts martiaux, M.Miura. Berserk devrait être une histoire de cape et d'épée, mais dans le combat entre Guts et Griffith, cela s'achève sur un levier articulé...

Je ne sais sincèrement pas qui peut se définir comme un expert. Autour de moi il y a tant de personnes qui s'intéressent aux arts martiaux. Certains les pratiquent même. Par rapport à eux, je ne suis qu'un néophyte (rire). Si j'utilisais toutes les informations sur le sujet en ma possession, peut être pourrais-je en tirer une histoire. Mais, en pensant à ça... je préfère laisser ce champ à d'autres auteurs.

Cependant grâce à ces personnes vous vous y êtes intéressé …

Jusqu'à un certain point. Je préfère tout de même les mangas et les livres parlant d'arts martiaux, plus que leur pratique. Quelques fois, pourtant, j'ai trouvé très marquants certains épisodes de combat. Par exemple, j'ai été ébranlé de la rencontre de boxe entre Holyfield et Tyson. C'était enthousiasmant. Un de mes amis m'a offert la cassette vidéo; en regardant leurs corps à l'instant de la pesée, j'ai été saisi. Dans la catégorie des poids maximums, il n'y en a pas d'autres comme eux (rire). Le modèle du corps de Guts est le même que celui de Holyfield: ses muscles abdominaux sont divisés longitudinalement. Je n'avais jamais vu des abdominaux aussi marqués. Ils doivent s'entraîner d'une manière incroyable.

Lire des BD et des livres fait partie de votre travail. Avez vous d'autres hobbys extérieurs à la création de manga?

J'aime les jeux vidéos ( parce qu'ils demandent peu de temps ) et les jeux de simulation. J'aime aussi les jeux de "filles" (*jeux de relations sentimentales, de drague voir plus) et les jeux d'action. Je dirai que les titres à la mode m'attirent.

Comment organisez-vous votre temps entre le travail et les loisirs? Pouvez vous nous raconter votre journée type?

Je me lève à sept ou huit heures du soir. Je commence à travailler vers huit heures et demie/neuf heures. Après un peu de travail, je mange et ensuite je reprends. La pause suivante est entre trois heures et trois heures et demie. A six heures, je prend mon dernier repas de la journée, pendant laquelle je regarde les programmes de télévision que j'ai enregistrés dans les heures précédentes. Puis ensuite, il y a tellement à faire que je dessine jusqu'à deux ou trois heures de l'après midi. Les jours plus tranquilles, je finis à onze, onze heures et demie le matin. C'est ma journée type.

Décidez-vous aussi de la quantité de travail journalier?

Oui. Quant je ne peux pas finir en un jour, je remets au suivant… Donc, bien que le programme comprenne un jour de libre, je ne réussi jamais à en profiter. D'autre part, si je ne travaillais pas ainsi je serais toujours en retard avec les échéances. Je dessine assez vite au crayon, par contre pour l'encrage il me faut une vie!

Combien de planches dessinez-vous en un jour?

Au crayon, je peux en faire six. Je délivre (*mon travail) deux fois par mois. Je fais le story board à part, donc il est exclu du comptage des deux semaines de travail. Le temps pour le story board m'est garanti à part par le rédacteur, M.Shimada.

Qu'est ce qui est le plus compliqué à faire?

L'encrage. Les heures avant d'aller dormir sont les plus dures. Vers les six heures du matin, j'ai déjà travaillé environ douze heures. A ce moment là, je commence à fatiguer. De toute façon, malgré un travail autant organisé, il me manque toujours du temps. Pour cela, je prévois toujours un moment dans une journée de congé. Généralement cependant, lorsque je dessine au crayon, j'arrive à respecter le programme.


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Message par Blacko Dim 7 Jan - 2:03

Comment travaillez-vous? Concentré ou en faisant autre chose?

Sauf quand je prépare le story board, j'ai toujours la télévision allumée. Ou alors j'écoute de la musique.

Cela signifie que la télévision est allumée, mais en même temps, vous enregistrez les programmes que vous verrez pendant la pause?

Oui, oui. Ca ne me gêne pas, comme des amis qui jouerais à côté de moi. Au contraire, cela m'aide à mieux travailler.

Que faites-vous de vos journées de congé?

Je n'en ai pas. De toute cette année, je n'ai jamais eu un jour de libre. Prochainement j'aurai deux semaines de congé, mais je les utiliserais pour chercher une nouvelle maison (appartement?).

Alors vous ne voyez quasiment jamais le soleil?

Je regarde le jour se lever de la terrasse. Seulement, le soleil est trop fort et me fait mal aux yeux. Je ne peux me concentrer correctement qu'à la lumière d'une lampe. Je ne supporte pas la lumière du soleil. Je suis comme un vampire.

Vous pratiquez un sport?

Parfois je fais des flexions sur les bras ou des exercices pour les abdominaux. Mais ça dépend des périodes.

Malgré ça vous avez une belle allure. Peut être que ça provient de ce rythme de vie étrange mais constant...

Si le rythme de vie est régulier, je pense qu'on peut s'adapter à n'importe quelle situation. Souvent, je me dis que je suis taillé pour faire de la BD, que je suis né pour embrasser cette profession. Ca ne me pose aucun problème, une vie durant sans congés, mais extrêmement régulière. Au contraire, j'ai de la peine à me concentrer avec des imprévus.

Vous dites être taillé pour faire dessinateur, mais quant avez vous commencé à penser le devenir?

Il s'est passé tant de temps que je ne peux plus m'en rappeler. Je vous parle de lorsque j'étais à l'école maternelle. Je ne me souviens plus quel était le sujet de mon premier manga, je sais seulement que j'ai commencé à dessiner sur un cahier quand j'étais en seconde élémentaire. Durant mon enfance, la chose la plus agréable pour moi était l'appréciation de quelqu'un pour mes dessins. C'est tout à fait exact que l'enfant est le père de l'homme (*nos passions d'enfants définissent notre vie d'adulte…). Quand j'étais petit, notre famille déménageait souvent. Quand je changeais d'école, dessiner était un moyen pour me faire de nouveau amis. En repensant maintenant à ces années, je peux dire que je me reconnaissais seulement dans les leçons d'éducation artistique (rire).

Ainsi durant l'enfance votre divertissement principal était de dessiner, ou plutôt c'était votre point fort… Mais quant avez vous commencé à dessiner en pensant devenir professionnel?

Pendant le lycée. Jusqu'alors, je dessinais des mangas et je peignais, mais je n'avais aucune idée de comment on construisait une histoire. En fréquentant le lycée artistique, je me suis fait de nouveaux amis. Bien vite je m'aperçu que comparé à eux, qui s'intéressaient au cinéma, à la musique etc, j'étais une nullité. J'avais cinq amis qui voulaient devenir dessinateurs de mangas. Tous dessinaient, mais cultivaient d'autres passions. Par exemple, un jouait de la guitare. Rester avec eux était stimulant. Ils m'introduisaient à de nouvelles choses, me conseillant des films et me proposant des livres. Tout était vécu en fonction de l'objectif de devenir dessinateur. Je ne sais pas comment sont les lycéens d'aujourd'hui, mais en mon temps les amis étaient aussi un peu des rivaux. Entre nous, nous essayions toujours d'être en tête, mais c'était une compétition positive. Je voulais m'améliorer, mais pour réussir à atteindre mon but qu'aurait-je dû faire? Aurais-je dû voir chaque film et lire chaque livre? Je m'aperçu que pour faire des mangas, ça ne suffisait pas de savoir bien dessiner. Ensuite, à l'université, j'ai finalement commencé à m'exercer à la construction de l'histoire. C'est à cette période que je gagnais un prix comme auteur de manga.

Vous n'avez jamais travaillé comme assistant?

Non, jamais.

Alors, vous avez appris seul la construction des cases et la division de la planche?

Tout à fait. J'ai appris en procédant à tâtons avec mes cinq amis du lycée. En pratique, je n'ai jamais eu d'enseignant.

Même pas un auteur de manga qui vous aurait influencé?

Si, certainement, il y en a eu plein. Je dois quelque chose à tous les mangas de cette période. Je me fais influencer facilement, même si je ne peux désigner un auteur qui aurait eu plus d'influence que les autres. En quelque sorte, tous m'ont fascinés et ces influences se sont accumulées vertigineusement. Beaucoup d'auteurs ont contribués à définir mon style actuel.

Mais y a t-il une œuvre que vous préférez lire?

Non. J'apprécie tous les mangas que je lis.

Vous lisez les Bd des autres auteurs en pensant réutiliser les idées sur votre travail, ou bien vous les lisez seulement pour vous divertir?

C'est une question à laquelle je ne suis pas en mesure de vous répondre. Je suis un auteur, mais en même temps je suis aussi un lecteur.

En vous écoutant, vous affichez de nombreux intérêts. Avez vous un autre sujet que vous voudriez réaliser?

Enormément, mais je n'ai pas le temps (rire). J'ai commencé à écrire une histoire de science-fiction, mais je n'ai pas pu continuer. J'aurai besoin d'un peu de temps libre…

Vous n'avez jamais pensé à vous engager dans d'autres domaines? Cela ne vous plairait pas de faire, par exemple, de l'animation?

Je n'y pense pas vraiment. Peut-être pour copier mes amis, plus habiles que moi dans d'autres domaines. Donc je pense qu'il vaut mieux que je fasse mon métier. Et puis, je ne veux pas m'engager sur d'autre route en risquant, de cette manière, de ne pas finir Berserk.

Comme nous sommes revenus à Berserk, comment pensez vous faire évoluer l'histoire dans le futur?

Avant tout, je veux créer de nouveaux personnages féminins pour en raviver le monde. Je crois qu'il sera indispensable d'insérer d'autres femmes. Ensuite, je pense ajouter des personnages de premier plan qui interagiront avec Guts. Cela ne veut pas dire qu'ils prendront la place de la Troupe du Faucon, mais développer l'histoire uniquement avec Guts est toujours plus difficile. Ces personnages, différemment des les membres de la Troupe du Faucon, qui étaient très proches de Guts, pourraient même êtres ses ennemis. Je voudrais employer les seconds rôles de manière différente.

Interview faite le 4 décembre 1996 dans le studio de Miura et publiée dans l'art book Illustration File en 1997. Traduction et adaptation française pour le site BAE par lady Gally, d'après la version italienne de Keiko Sakisaka et Gianluca Bevere pour BChronicles, aidé de la version anglaise de Mist, pour SK.net


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Message par Blacko Dim 7 Jan - 2:04

Aujourd'hui j'ai le plaisir d'interviewer le créateur de Berserk, M. Kentaro Miura, à propos de la création de Berserk.

Bonjour et heureux de vous rencontrer.

La première question est comment vous est venue l'idée pour Berserk? Pouvez-vous nous dire comment est né le concept de Berserk?

Je n'avais pas une idée ferme de comment je voulais que Berserk soit au début mais l'idée à crû graduellement en regardant mes animés favoris pendant que j'étais au collège. Si quelque chose m'intéressait, j'allais chercher des informations. C'était comme pétrir de l'argile, le concept de Berserk s'est lentement mis en forme. Je n'avais pas une image très claire de ce que je voulais vraiment faire au début.

Je pense que le sujet de Berserk est assez compliqué.
Vous nous parlez de la loi universelle du Karma.


Et bien, comment pourrais-je dire… Quand vous êtes un dessinateur qui travaille à la maison et qui est assis devant sa table à dessin quasiment toute la journée, vous recevez la majeure partie de vos informations sur le monde par les nouvelles à la TV. Je pense que c'est ainsi que la majeure partie des dessinateurs passent leurs journées. Et alors j'ai commencé à voir toute l'image depuis mon point de vue à propos des problèmes qui arrivent dans le monde. Un travailleur moyen vivant dans un monde moyen aurait un problème personnel. Il serait préoccupé de la réussite scolaire de ses enfants. Mais je vis isolé, observant le monde uniquement depuis les nouvelles à la TV, de cette manière je commence à voir l'image en plus grand. Je peux regarder le monde depuis autre angle. Je ne parle pas d'un événement spécifique. Si je vois les nouvelles à propos d'une guerre dans un autre pays ou s'il y a un massacre quelque part au Japon, je ne fais que porter un regard objectif sur le monde. Les cultes religieux ou les actes d'atrocité sont les sujets des nouvelles récemment. Quant j'entends ces histoires, non pas que je veuille trouver quelque réponse, mais cela me donne l'envie de visualiser ce qui s'est passé. Je veux seulement le voir dans mon monde, à ma manière. Les idées deviennent plus claires et s'affinent dans le processus. Je l'ai déjà dit dans une interview, mais ce que j'ai appris sur les Tutsis et les Hutus (*lors du génocide Rwandais) a influencé Berserk. J'écrivais Berserk pendant que je regardais l'incident aux nouvelles. Et un peu plus tard, j'ai écris sur la psychologie de masse dans Berserk. Je crois que cet incident m'a donné l'envie d'écrire sur de telles choses, alors je voulais les comprendre par moi-même. Au début et jusqu'à la fin du cinquième volume, j'écrivais encore les choses que j'avais imaginées quant j'étais au collège. Ainsi ma vraie vie se reflète beaucoup au début de l'histoire. Et après quelques temps, j'ai commencé à élargir ma vision des choses..

Je vois. Ceci est vraiment semblable à la seconde question. J'aimerais savoir si quelque chose a influencé Berserk.

Il y a un roman japonais, mais... un roman qui s'appelle "Guin Saga" écrit par Kaoru Kurimoto qui a exercé une influence majeure sur Berserk. Guin Saga est une série de romans de Fantasy, qui essaye de battre un record dans le Guinness Book des Records comme le plus long travail de Fantasy jamais écrit par un seul auteur. Il est planifié sur 100 volumes du début à la fin. Mais il en est déjà au 80è de parus, il dépassera facilement les 100 volumes. J'ai commencé à les lire quant j'étais au cycle moyen et je lis encore les nouveaux tomes chaque mois. Ainsi je peux dire que Guin Saga est le roman le plus significatif. Et d'autres choses comme des films et des dessins animés m'ont influencé, aussi.

Je vois. J'aimerais parler un peu plus du concept. La chronologie de Berserk semble se placer pendant la période médiévale. Il y a tous les thèmes médiévaux, comme si cela se passait quelque part en Europe. Il y a-t-il des événements réels sur lesquels vous avez construit Berserk?

Pas vraiment, je n'ai pas utilisé d'événements historiques spécifiques mais plutôt des fables ou des films d'héroïc-fantasy. J'ai travaillé sur le concept de mon propre monde de Fantasy lorsque j'étais au secondaire et au collège. Comme je vous l'ai dit j'ai pris des idées de Guin Saga et de films, comme "Excalibur" et "Conan le Barbare". J'ai crée mon concept de dark fantasy depuis ces films. Je ne pense pas avoir été inspiré de vrais événements historiques. Je les ai simplement utilisés comme données. Je pensais écrire une histoire basée sur Dracula. Je veux parler de Vlad Tepes, le vrai Dracula. Je voulais utiliser les vraies données historiques. Et il y a la fameuse histoire de Sherlock Holmes. L'histoire où Conan Doyle fut dupé par la plaisanterie de la fée de Cottingley…

Je m'excuse, je ne suis pas au courant de cela...

Je n'ai pas écrit exactement la même chose, mais j'ai écrit une histoire semblable à celle-là. Il y avait une histoire sur une fée dans… Je ne me rappelle plus exactement dans quel volume, mais je pense que c'était entre le 15 ou le 16.

J'aimerais faire une demande technique, maintenant. Vos dessins sont très bien détaillés. De n'importe quel coin et recoin, ils sont dessinés en profondeur. Utilisez-vous des références quant vous dessinez?

Je dois avoir une énorme pile d'images que j'utilise comme référence. J'utilise une collection de photographies de divers pays … mais il est vraiment plus facile actuellement de trouver des images d'armures ou de paysages du Japon. Ainsi chaque fois que j'ai besoin d'une image quelconque je vais la chercher moi-même ou je demande à quelqu'un de me la procurer. De cette manière la collection est vraiment grande maintenant.

Je comprends.

Les images sont les meilleures références pour un dessinateur. Cela dépend entièrement de comment on voit les choses. Si vous parlez réellement du côté technique, vous noterez qu'il y a des armures qui ne sont pas supposées êtres utilisés durant cette période. Mais je ne vais vraiment pas si loin.

Je comprends.

J'aime simplement les choses qui semblent intéressantes.

Je vois. Et maintenant j'aimerais vous demander quelque chose sur le personnage principal de Guts. Il a de la personnalité, c'est un personnage profond. Y a t-il quelqu'un en particulier que vous avez utilisé comme modèle pour Guts?

Et bien, les amis de Guts de la Troupe du Faucon sont réellements basés sur mes amis du collège. Mais il n'y avais personne en particulier pour Guts et Griffith.

Même pas une figure historique?

Et bien, il est amusant que vous le mentionniez, mais j'ai entendu parler de ce chevalier qui a aidé une révolution de paysans en Allemagne et le nom de ce chevalier était Goetz. Et il avait un bras artificiel en fer. Quant je l'ai découvert j'ai pensé que c'était une étrange coïncidence. Je ne sais pas s'il lançait des flèches avec. C'était particulièrement étrange parce que j'avais déjà commencé Berserk. Je ne pensais vraiment à personne au moment où j'ai crée Guts. Mais si on parle seulement de son aspect et non de sa personnalité alors j'imagine que Rudger Hauer a été le modèle. Je l'ai vu jouer le rôle d'un mercenaire dans un film médiéval, "La Chair et le Sang" et je l'ai beaucoup apprécié dans ce film. Il a aussi joué comme protagoniste dans "Le Sang des Héros". C'était un film de science-fiction, mais j'ai pensé que le personnage qu'il jouait était semblable à Guts. Et le personnage de "Highlander", d'une certaine manière, me fais penser à Guts. Je pense qu'il y a beaucoup à faire avec ce genre de héros type, froids, maître d'eux même, que j'admirais quant j'étais au collège. Mais sur la personnalité de Guts où dans ce qu'il croit… Je suppose qu'une part de cela vient de moi-même. Et parfois j'utilise mes amis proches comme exemple. Ainsi la personnalité de Guts n'est pas toujours basée sur une personne, mais est plus abstraite. Ses actions et son état mental dépendent de la situation. Ainsi Guts n'a pas un modèle spécifique.

Je comprends. Aux USA, Media Blaster a présenté l'animé de Berserk au public. Avez vous eu des requêtes particulières quant Berserk est devenu un animé pour la première fois? Quel genre de consignes avez-vous donné au studio de production?

Berserk est ma toute première œuvre en manga à être transposée en animé. J'étais très excité et je voulais faire quelque chose de bien. J'aurais pu laisser l'équipe du studio faire le travail mais j'ai donné quelques consignes sur l'ébauche des dessins des personnages. Mais ma préoccupation principale était le scénario. Ils m'envoyaient les scénarii, je les revoyais et faisais des changements. J'ai contrôlé tous les scénarii et fait un tas de changements et de demandes sur tous. A tel point que les scénaristes devaient me haïr.

Mais c'est naturel, cela montre que votre œuvre vous importe.

Oui, j'imagine que c'est ça.

J'aimerais vous faire deux demandes personnelles maintenant. Nous avons parlé de Kaoru Kurimoto et de son "Guin Saga" avant. Et ma prochaine question est… y a t-il quelques dessinateurs ou réalisateur de films qui vous ont influencé?

Et bien, il y a un dessinateur japonais mais… comme M. Go Nagai, je crois qu'il est très connu aux USA. Il a eu une grande influence sur moi. J'aime son style dynamique. Et j'ai deux réalisateurs américains favoris. J'aime les films de Tim Burton et de Sam Raimi. C'est une autre histoire étrange. Quant j'étais encore au collège, le jour où je finis le premier épisode de Berserk sortait 'Evil Dead 2' au cinéma. Ainsi, après l'avoir envoyé par poste à l'éditeur (l'épisode de Berserk) je suis allé le voir (le film). Il était si semblable à Berserk, que je fut très surpris moi-même. Dans 'Evil Dead 3', je le connais aussi en tant que 'Captain Supermarket'… le personnage principal a un bras coupé, une tronçonneuse attachée au bras et un fusil à pompe dans le dos. J'étais médusé, "Mais qu'est-ce que?!". Parce que Guts a un canon au bras et une grande épée dans le dos. C'était juste comme Ash. Je me souviens que je me suis préoccupé de ce que cela pouvait me causer comme ennui. Je venais à peine de finir mon premier manga et j'étais déjà anxieux. Je suis un grand fan des films de Sam Raimi, j'aime "Darkman", aussi. Il est devenu vraiment célèbre après "Spiderman", mais j'aime toujours ses films. Et j'apprécie Tim Burton, parceque ses films sont toujours "excentriques". C'est presque étrange qu'une personne puisse être aussi excentrique et célèbre en même temps. Mais c'est la raison pour laquelle j'aime ses films. James Cameron a perdu sa touche (personnelle) après qu'il soit devenu célèbre. En fait, je ne sais pas si il pensais à lui-même comme excentrique. Mais quant j'ai vu "Terminator", en tant que fan de science-fiction j'étais vraiment excité du fait que Cameron soit un de ces génies hors du commun, comme Tim Burton… mais il en résultat ensuite qu'il ne l'était pas. Et naturellement, "Star Wars" est mon film favori de tous les temps. Je l'ai vu quand j'étais petit et je fut réellement choqué. Je suis toujours resté un grand fan de Star Wars depuis lors. Mais "l'Episode1" était très faible. Le scénario avait besoin d'être un peu plus travaillé.

Et une autre question... Comme beaucoup de personnes le savent vous avez commencé à écrire Berserk lorsque vous étiez au collège… et finalement l'animé s'est fait et les gens ont pu voir le monde que vous avez crée. Vous l'avez mentionné avant mais dites-nous comment vous avez eu l'opportunité de faire publier Berserk.

J'ai cherché à faire publier Berserk aux éditions Hakushensha.

Et il a été publié?

Oui, au Japon un dessinateur écrit un manga d'environ 25 pages… et l'envoie à un éditeur. Et s'ils le choisissent, votre manga sera une série du magazine. Et heureusement, j'ai été choisi. Berserk a plu à l'éditeur, ainsi je pouvais faire de Berserk une série. Généralement, cette première idée semblait avoir quelque chose de spécial.

Je vois. Et maintenant la dernière question. Berserk est un gros succès aux USA.

Merci beaucoup.

Les fans de Berserk sont très heureux. Avez-vous un message quelconque pour les fans des USA…

En fait j'aurai une question. Que pensent les occidentaux de ce monde de Fantasy crée par un oriental? Beaucoup d'entre nous, orientaux, ont l'impression que le monde de la Fantasy se crée à Hollywood… ou que c'est celui auquel les occidentaux croient qui est plus naturel. Et je pense que Berserk a été fortement influencé par la culture occidentale. J'ai cherché à créer quelque chose de ce que j'ai appris de l'ouest. Alors je suis curieux de savoir ce que les gens de l'occident pensent de Berserk. C'est ma question aux fans des USA. J'espère qu'elle leur plaira.

Soyez sûr que je le dirais aux fans de Berserk aux USA.

Merci!

Interview effectuée à l'occasion de la sortie en Amérique de la série animée de Berserk. En supplément audio des DVD zone 3. Traduite par ZKK de la piste audio du DVD, pour SK.net, décembre 2002. Traduction et adaptation française pour le site BAE par lady Gally, 2006.
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Message par Vrkolak Dim 7 Jan - 2:26

berserk veut dire quoi déjà?
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Message par Blacko Dim 7 Jan - 2:47

Don Ice D.i.A a écrit:berserk veut dire quoi déjà?

Berserk ça s'applique à un homme frénétique. Ce côté « forcené » peut être inspiré par un dieu, mais aussi provenir d'un désir de vengeance tellement violent qu'il ôte tout sentiment à celui qu'il affecte. Certains fantômes nordiques sont des berserkir.

Chez les Vikings, les Berserkir sont des guerriers inspirés d'une rage divine. L'adjectif berserk existe encore de nos jours en norvégien, par exemple dans l'expression « en berserk viking », « un guerrier forcené ».

Plus simplement sinon : quand un type te dit, il est en mode "Berserk", en gros ça veut dire en mode furie, attend toi à une boucherie.
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Message par Vrkolak Dim 7 Jan - 3:13

d'accord merci
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Message par Titou Dim 7 Jan - 12:25

je vais copier coller les 2pages du topic le coller sur word puis l'imprimer , un pote me gave avec ce manga il en parle 24/24
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Message par dub Mar 20 Fév - 19:42

j'viens de m'acheter les 3 premiers tomes ^^
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Message par Blacko Mar 20 Fév - 21:16

dub a écrit:j'viens de m'acheter les 3 premiers tomes ^^

Bonne initiative, par contre c'est les 3 moins bons ( Laughing le mec qui fait son chiant). En fait les 3 premiers volumes servent à te montrer comment est le personnage principal. Et puis après ça se développe complètement et ça tue quand on te montre tout son passé (qui explique pourquoi il est tel qu'il est) et ensuite ça revient au présent et là ça tue de nouveau.
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Message par dub Mar 20 Fév - 21:20

c'est assez crade lol
le "pour public averti" n'est pas en trop ^^
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Message par Blacko Mar 20 Fév - 21:22

Exact. C'est de la dark fantasy
C'est un monde malsain quoi
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